Derniers articlesJUSTICE

Gabon : EPG attaque le décret fixant la date limite des candidatures devant la Cour Constitutionnelle

Ecouter l'article

À peine légalisé, le parti Ensemble Pour le Gabon (EPG), dirigé par Alain-Claude Bilie-By-Nze, monte déjà au créneau. Ce mercredi 6 août 2025, la formation politique a officiellement saisi la Cour Constitutionnelle de la Transition, contestant l’article 2 du décret n°0296/PR/MISD fixant la date limite du dépôt des candidatures aux élections législatives et locales au 7 août, alors même que la révision de la liste électorale court jusqu’au 12 août. Une anomalie juridique que le parti estime dangereuse pour la transparence et l’équité du processus électoral.

Une incohérence réglementaire dénoncée vigoureusement par EPG. Dans son communiqué transmis à la presse et consulté par Gabon Media Time, EPG rappelle avoir été légalisé le 5 août 2025 par récépissé n°PP20250006. Mais seulement 24 heures après son enregistrement, le parti a entamé son premier combat judiciaire en contestant ce qu’il qualifie d’« insécurité juridique manifeste ».

Au cœur de la polémique, l’article 2 du décret n°0296/PR/MISD du 11 juillet 2025, qui fixe au 7 août la clôture du dépôt des candidatures pour les prochaines élections. Une date qui se heurte à un autre calendrier officiel : celui de la révision des listes électorales, arrêtée du 14 juillet au 12 août 2025.

« Cette situation compromet le droit d’éligibilité de nombreux citoyens, notamment les primo-électeurs et les électeurs récemment inscrits ou déplacés », alerte le parti dans sa requête, soulignant que la qualité d’électeur, indispensable à toute candidature, pourrait ainsi être entravée par une simple erreur de calendrier.

Une requête pour rétablir la sécurité juridique

S’appuyant sur la Constitution et la loi n°016/2025 du 27 juin 2025 relative aux partis politiques, EPG demande à la Cour Constitutionnelle de déclarer l’article incriminé inconstitutionnel et d’enjoindre le gouvernement à revoir les délais.

« Ce chevauchement crée une contradiction évidente entre deux actes réglementaires pris sous l’autorité du même pouvoir exécutif », soutient un juriste proche du dossier, rappelant que le manque de sincérité et de clarté du processus électoral lors des élections générales de 2023 était une des raisons ayant conduit à l’annulation des résultats et au coup d’état. 

Le premier test politique d’EPG face à l’administration

Avec cette démarche, Ensemble Pour le Gabon affiche sa volonté de peser dans le débat public, non seulement comme force d’opposition à l’Union Démocratique des Bâtisseurs (UDB), mais aussi comme vigie du respect des principes démocratiques dans une période transitoire déjà complexe.

Cette action en justice pourrait bien faire date. Elle pose une question fondamentale pour tous les partis et candidats en lice : comment garantir l’égalité d’accès aux scrutins si les bases mêmes du processus sont fragiles ?

Dans un contexte de transition politique censée marquer une rupture avec les pratiques opaques du passé, ce recours judiciaire d’EPG s’inscrit dans une logique de réaffirmation de l’État de droit, que la Vème République se doit de traduire dans les faits. La balle est désormais dans le camp de la Cour Constitutionnelle.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

GMT TV

Bouton retour en haut de la page