Gabon : « Ensemble Pour le Gabon » officiellement légalisé, Bilie-By-Nze relance la bataille

C’est désormais officiel. Le parti politique « Ensemble Pour le Gabon » (EPG), dirigé par l’ancien Premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze, a obtenu son récépissé définitif de légalisation. Délivré le 5 août 2025 par le ministère de l’Intérieur, ce document marque l’entrée légale sur la scène politique nationale d’une formation née de la fusion de plusieurs entités issues de l’opposition post-électorale.
Une reconnaissance officielle à la suite de fusions politiques. Selon le récépissé n°PP20250006 émis par la Direction générale des élections et des libertés publiques, le parti Ensemble Pour le Gabon (EPG) a été enregistré conformément à la loi n°016/2025 du 27 juin 2025 relative aux partis politiques en République gabonaise. Le document, signé par le ministre de l’Intérieur, atteste de la légalité de cette nouvelle formation politique, fruit de la fusion entre le Rassemblement Pour l’Alternance Pacifique et l’Indépendance Démocratique (RAPID) et le Parti du Peuple Uni.
À sa tête, une figure bien connue de la vie politique gabonaise : Alain-Claude Bilie-By-Nze, ancien Premier ministre et candidat arrivé deuxième à la présidentielle du 12 avril 2025. Il est épaulé par Éric Joël Bekale, ex-ministre délégué et écrivain, en tant que Secrétaire général, et par Frédéric Mavioga comme Trésorier général.
Une opposition assumée à l’Union Démocratique des Bâtisseurs
Avec cette légalisation, Ensemble Pour le Gabon entend s’affirmer comme la principale force d’opposition à l’Union Démocratique des Bâtisseurs (UDB), parti fondé par le président de la Transition Brice Clotaire Oligui Nguema. Le ton avait déjà été donné lors de la campagne présidentielle, au cours de laquelle Bilie-By-Nze avait recueilli une importante base électorale, notamment dans plusieurs provinces clés.
Le positionnement politique du nouveau parti se veut à la fois républicain et critique vis-à-vis de ce qu’il considère comme un recyclage des pratiques de l’ancien système à travers l’UDB. L’EPG affirme vouloir incarner une opposition pacifique, mais ferme, ancrée dans les principes de démocratie pluraliste et de consolidation des institutions.
Une structure encadrée par les règles de transparence
Le ministère de l’Intérieur rappelle que le directoire du parti devra se conformer à plusieurs obligations légales : transmission obligatoire de toute modification de structure ou de programme, tenue d’une comptabilité régulière, inventaire du patrimoine, et justification des subventions publiques auprès de la Cour des comptes.
Des exigences qui entendent renforcer la transparence dans un paysage politique gabonais en mutation, où la multiplication de partis fusionnés ou créés de toutes pièces depuis le Dialogue national pose la question de leur viabilité, mais surtout de leur utilité démocratique.
Une opposition recomposée, un paysage en reconfiguration
Légalement structuré et politiquement positionné, l’EPG devra désormais démontrer sa capacité à mobiliser sur le terrain, à s’implanter durablement et à incarner une alternative crédible face à la machine politique des Bâtisseurs. En ligne de mire : les élections locales et législatives prévues à l’automne 2025.
Avec cette légitimation administrative, Alain-Claude Bilie-By-Nze et ses alliés entendent transformer l’élan présidentiel du 12 avril en un socle politique durable. Reste à savoir si cette recomposition suffira à peser dans les équilibres d’un pouvoir toujours marqué par la centralité de la figure présidentielle.
GMT TV