Gabon : enquête de moralité imposée aux admis au concours de l’ENM

L’École nationale de la magistrature (ENM) a annoncé une réforme inédite : dès cette rentrée, les 300 candidats admis au concours (200 magistrats et 100 greffiers) feront l’objet d’une enquête de moralité approfondie, avant même le début de leur formation. Objectif affiché : garantir que seuls des profils irréprochables puissent intégrer l’institution chargée de former les futurs acteurs de la justice gabonaise.
Une réforme pour prévenir les dérives. Jusqu’ici, la vérification de la moralité des admis n’intervenait qu’après la formation, retardant le tri des profils jugés incompatibles avec les exigences de probité et d’impartialité. L’administration de l’ENM a décidé d’avancer cette étape cruciale afin de « bâtir une justice digne de confiance ».
« Certains pourraient être radiés si leur moralité est douteuse », a prévenu la direction, assumant une ligne de rigueur. Cette réforme s’inscrit dans la volonté de la Chancellerie de rompre avec les pratiques laxistes du passé et d’asseoir une sélection fondée non seulement sur les compétences académiques, mais aussi sur l’intégrité personnelle.
Un signal fort envoyé à la société
Dans un pays où la confiance envers la justice reste fragile, cette décision marque un tournant. L’ENM entend faire de la probité un critère cardinal, au même titre que les connaissances techniques. En soumettant dès l’entrée les futurs magistrats et greffiers à une enquête de moralité, l’institution affiche sa détermination à renforcer l’exemplarité de ses recrues.
Cette mesure vise également à rassurer l’opinion publique : la justice gabonaise veut désormais se donner les moyens de recruter des acteurs « intègres, rigoureux et irréprochables », capables d’incarner l’État de droit.
GMT TV