Gabon : en prison pour avoir partagé la vidéo IA de « démission d’Oligui Nguema ! »
Un homme de 35 ans vient d’être placé sous mandat de dépôt à la prison centrale de Libreville pour avoir partagé sur TikTok une vidéo générée par intelligence artificielle (IA) parodiant la « démission du Président Brice Clotaire Oligui Nguema ». Cette affaire, révélée par Gabon 1ère lors de son journal du 12 novembre, révèle, une fois de plus et de trop, les risques légaux liés à la quête effrénée de visibilité en ligne, particulièrement chez les jeunes sur les plateformes numériques.
Selon notre confrère, tout serait parti d’une interpellation menée par les agents de la Direction générale des recherches (DGR). L’individu, dont l’identité sera gardée confidentielle par notre rédaction en respect à la présomption d’innocence, sera ensuite déféré devant le parquet qui lui a décerné un mandat de dépôt. Ce dernier âgé de 35 ans et père de famille est accusé d’atteinte à l’image et à la dignité du Chef de l’État, en vertu des articles 157 et suivants du Code pénal gabonais.
Des aveux insuffisants et les affres de la justice !
Lors de son interrogatoire, le mis en cause a confessé avoir commis « la plus grosse erreur de sa vie » en diffusant cette vidéo à caractère parodique selon lui. Le but étant sans doute à attirer likes et partages, mais qui a franchi la ligne rouge de la loi. Rappelons le cadre légal en vigueur en République Gabonaise conformément aux articles 157 et suivants. Lesquels renvoient à l’outrage comme toute atteinte à l’honneur ou à la considération d’une personne dépositaire de l’autorité publique, commise par paroles, écrits, dessins ou gestes.
Plus spécifiquement, l’article 158 punit l’outrage envers le Président de la République ou son conjoint d’un emprisonnement de un à dix ans, assorti éventuellement d’une amende pouvant atteindre 1 000 000 francs CFA. Pis, si le contenu est diffusé via des tracts ou des moyens numériques exposés au public, les peines peuvent s’alourdir jusqu’à la réclusion criminelle à temps. Ce qui semble être le cas de notre compatriote aujourd’hui au gnouf. Ces dispositions participent à protéger les institutions.
Par ailleurs, il est à noter la vulnérabilité des utilisateurs des réseaux sociaux face à une interprétation stricte de la loi. Cette arrestation par la DGR n’est pas un cas isolé. Bien au contraire, elle suit une opération ayant déjà permis une vague de répressions contre les contenus jugés subversifs, amplifiés par l’IA qui permet de créer des deepfakes réalistes en quelques clics. Les autorités judiciaires ont d’ailleurs ouvert une information judiciaire pour traquer le créateur originel de la vidéo et les autres diffuseurs, soupçonnés de semer le trouble dans la société gabonaise. Des investigations sont en cours, et d’autres interpellations pourraient suivre.








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