Gabon : disparitions et assassinats, l’ALCR appelle à une mobilisation contre le retour du «mal»

Face à la recrudescence des enlèvements, disparitions et assassinats qui secouent le pays, l’Association de lutte contre les crimes rituels (ALCR) tire la sonnette d’alarme. Son président, Elvis Ebang Ondo, appelle les confessions religieuses et l’ensemble des forces morales de la Nation à une mobilisation collective, à l’occasion de la fête des Saints Innocents prévue le 28 décembre.

Le spectre des crimes rituels ressurgit. La sidération et l’angoisse qui traversent le Gabon depuis plusieurs semaines trouvent un nouvel écho dans la prise de parole de Elvis Ebang Ondo, président de l’Association de lutte contre les crimes rituels (ALCR). Dans une déclaration rendue publique ce vendredi 26 décembre 2025, ce dernier a lancé un appel pressant à la mobilisation citoyenne pour faire face à ce qu’il qualifie de « retour inquiétant de pratiques anciennes et obscures ».

« Je lance un appel citoyen à toutes les confessions religieuses en général, et en particulier aux signataires du mémorandum du 11 mai 2013, afin qu’ils se mobilisent à nouveau pour combattre le mal », a déclaré le responsable associatif, affirmant agir « au nom de l’amour ».

Pour l’ALCR, la concomitance des enlèvements, disparitions et assassinats observés ces dernières semaines ne relève pas du hasard. L’organisation y voit les signes d’un possible retour des crimes rituels, un phénomène qui avait durablement traumatisé la société gabonaise sous l’ancien régime.

« Nous assistons aujourd’hui à un retour inquiétant de pratiques anciennes et obscures : les crimes rituels. Je dénonce et condamne ces actes barbares », a martelé Elvis Ebang Ondo, rappelant que ce fléau avait déjà nécessité une mobilisation nationale par le passé.

En mai 2013, l’ALCR, aux côtés de la Première dame de l’époque, Sylvia Bongo Ondimba, avait organisé une grande marche nationale contre les crimes rituels, mobilisant des milliers de Gabonais à travers le pays.

Des familles brisées, une Nation endeuillée

Dans son intervention, le président de l’ALCR a également cité plusieurs cas récents qui alimentent l’émotion nationale. « Ils ne sont plus de ce monde les petits Loko Pascal Cameron, assassiné à Libreville, Bila Membourou, porté disparu à Port-Gentil, Monsieur Martin Nguema, également assassiné à Libreville. La liste est malheureusement longue », a-t-il déploré.

Selon lui, de nombreuses familles gabonaises vivent aujourd’hui « dans la douleur, la détresse, l’angoisse et la désolation », confrontées à la perte ou à l’absence inexpliquée d’un proche, souvent dans des circonstances d’une extrême violence.

Vers une mobilisation le 28 décembre

Pour l’ALCR, l’heure n’est plus aux constats mais à l’action collective. L’association propose de faire de la fête des Saints Innocents, célébrée le dimanche 28 décembre 2025, un moment fort de mobilisation nationale, de recueillement et d’exigence de justice.

« Mobilisons-nous collectivement pour célébrer, dans la dignité et la justice, la fête des Saints Innocents », a lancé Elvis Ebang Ondo, appelant religieux, citoyens et autorités morales à s’unir pour dire non à la banalisation de l’horreur.

Dans un contexte marqué par une profonde inquiétude sécuritaire, cet appel vient renforcer la pression sur les pouvoirs publics, invités à apporter des réponses fermes, coordonnées et durables pour protéger les vies humaines et restaurer la confiance des populations.