Gabon: des trafiquants d’ivoire libérés malgré des preuves accablantes
Le dimanche 11 avril 2021, l’ONG environnementale Conservation justice a, par le biais d’un communiqué, indiqué la libération de trafiquants d’ivoire par la justice gabonaise. Il s’agit de Mac Hudson Okouma Ndoulou, Hetane Menson Niabolo et Diane Bouyou, arrêtés en mars 2021, tous libérés malgré des preuves accablantes prouvant leur culpabilité dans le trafic d’ivoire.
Dans un communiqué de presse qui est parvenu à la rédaction de Gabon Media Time, l’ONG Conservation Justice estime que les réquisitions du ministère public à l’audience du 26 mars 2021, concernant les cas de Mac Hudson Okouma Ndoulou, Hétane Menson Niabolo et Diane Bouyou de délit de détention et de tentative de vente de pointe d’ivoire, paraissent décevantes et jettent un discrédit sur la justice gabonaise.
L’organisation environnementale Conservation Justice a déploré le manque d’impartialité de la justice qui, selon elle, n’a pas joué son rôle. « Contrairement à plusieurs autres affaires similaires de trafic d’ivoire, celle qui avait conduit à l’arrestation de Mac Hudson Okouma Ndoulou, Hétane Menson Niabolo et Diane Bouyou, en mars 2021 à Libreville, vient de connaître une conclusion qui fragilise la bonne gouvernance des ressources naturelles et la lutte pour la protection des espèces protégées » a déclaré l’ONG Conservation Justice dans son communiqué de presse.
L’organisme qui lutte contre le trafic d’ivoire et travaille main dans la main depuis quelque temps avec les agents des eaux et forêts et les agents de forces de l’ordre a déploré la négligence de la justice qui n’a pas tenu compte des aveux et des preuves présentées. « Ces réquisitions ont manifestement négligé les faits relatés par les prévenus eux-mêmes, les aveux obtenus ainsi que les conclusions des enquêtes préliminaires qui semblaient clairement établir la complicité des détenus. Lesquels avaient été arrêtés avec de l’ivoire qu’ils détenaient et tentaient de commercialiser “, a déclaré un des porte-paroles de l’ONG.
Au terme des réquisitions, les mis en cause ont été libérés le 9 avril dernier, quand bien même, ils avaient été cités par Régis Florent Ikengui, désigné dans cette affaire comme propriétaire des pointes d’ivoire et arrêté plus tard, le 2 avril, à Lastourville (Ogooué-Lolo) par la Police Judiciaire. Une décision regrettable qui réduit considérablement les efforts du gouvernement gabonais et de ses partenaires dans la lutte contre le trafic des animaux protégés.
Pour rappel, des efforts ont été consentis par l’Etat afin de lutter contre les grands trafics dans le pays. C’est cela qui a conduit à la création de juridictions spécialisées au sein des tribunaux à travers l’adoption de la loi organique n°009/2019 du 05 juillet 2019 portant organisation de la justice, la loi organique n°008/2019 du 05 juillet 2019 fixant l’organisation, la composition, la compétence et le fonctionnement des juridictions de l’ordre judiciaire et la Loi n°043/2018 du 05 juillet 2019 portant Code de procédure pénale. Ces efforts peuvent être facilement remis en cause si les poursuites contre les délinquants et les criminels ne sont pas efficaces et si les sanctions ne sont pas dissuasives comme cela a été le cas avec les 3 trafiquants.