Gabon : des pêcheurs artisanaux sanctionnés pour intrusion dans une zone protégée
À quelques jours des fêtes de fin d’année, une opération de contrôle menée par l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN) a conduit à la saisie de 23 moteurs hors-bord appartenant à des pêcheurs artisanaux opérant dans une zone classée, rapporte RFI. Une décision aux lourdes conséquences économiques et sociales, tant pour les pêcheurs que pour les consommateurs de Libreville.
Un contrôle inopiné, mené le vendredi 19 décembre 2025 par les agents de Agence nationale des parcs nationaux, a bouleversé l’activité du Centre d’appui à la pêche artisanale (CAPAL), principal point de ravitaillement du marché de poisson de Libreville. Surpris en pleine activité dans une aire protégée, plusieurs jeunes pêcheurs gabonais ont vu les moteurs de leurs pirogues saisis à titre de sanction administrative.
23 moteurs confisqués, une activité paralysée
Selon les agents de l’ANPN, pas moins de 23 moteurs hors-bord ont été retirés aux pêcheurs fautifs, précise notre confrère. Ces équipements, essentiels à l’exercice de la pêche artisanale, ne devraient être restitués qu’au début du mois de janvier 2026. Sur le quai de débarquement, les pirogues immobilisées traduisent une activité quasiment à l’arrêt.
Pour les pêcheurs concernés, la sanction est vécue comme un coup dur. Certains reconnaissent avoir été interpellés à l’intérieur du périmètre du parc, tout en expliquant que ces zones sont réputées poissonneuses. D’autres dénoncent un déficit d’information préalable, estimant n’avoir jamais été formellement avertis des risques encourus en cas d’infraction.
Un impact immédiat sur l’approvisionnement des marchés
Les répercussions se font déjà sentir dans les étals de Libreville. Les vendeuses de poisson font état d’une raréfaction brutale des produits, synonyme de pertes financières en pleine période de forte demande. « Il n’y a presque plus de poisson. Les fêtes approchent et nous n’avons rien à proposer aux clients », déplore une responsable du marché.
Cette situation alimente la crainte d’une flambée des prix, au détriment des ménages, alors que le poisson constitue une source essentielle de protéines pour de nombreuses familles.
Entre protection de l’environnement et survie économique
Du côté des organisations professionnelles, la mesure est jugée déséquilibrée. Certains responsables de la pêche artisanale dénoncent une pression accrue sur les petits pêcheurs locaux, tout en estimant que les activités industrielles en haute mer feraient l’objet de contrôles moins visibles.
Contactée, l’administration n’a pas souhaité commenter. Reste une équation délicate : concilier la protection des écosystèmes marins avec la préservation des moyens de subsistance de milliers de Gabonais, dans un contexte social déjà sous tension.








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