Gabon: des écogardes grévistes de la Lopé menacés de licenciement
Alors qu’ils avaient entamé un mouvement d’humeur pour exiger de leur tutelle le paiement de 4 mois d’arriérés de salaires, les écogardes du parc de la Lopé, situé dans la province de l’Ogooué-Ivindo auraient reçu un ultimatum de la part de leur administration. Dans un communiqué daté du mercredi 15 septembre 2021, parvenu à la rédaction de Gabon Media Time, ces derniers indiquent subir un « trafic d’influence » de la part de leur tutelle afin de stopper toute forme de revendication.
Plus d’une semaine après le début de leur mouvement d’humeur, les écogardes du parc de la Lopé semblent bien décidés à obtenir gain de cause. Ces derniers avaient entamé une cessation d’activité consécutive à à la non-satisfaction par leur tutelle de leurs revendications. Il s’agit entre autres des quatre mois de salaires qui devraient être payés par le fonds ECOFAC 6. Pourtant, bien que le droit de grève soit en vigueur au Gabon, il semblerait que les autorités ne l’entendent pas de cette oreille.
Cependant, les professionnels du ministère des Eaux et Forêt dirigé par le Pr. Lee White ont dénoncé des méthodes peu orthodoxes de la part de leur ministère de tutelle afin de « punir » ceux qui oseraient revendiquer. « Il a suffit qu’ils expriment leurs mécontentements face à une telle situation inacceptable et qu’aucune personne ne peut tolérer. Le Conservateur réagit en remettant à ces derniers des demandes d’explications et certainement que les sanctions seront infligées pour avoir demandé ou réclamé ce qui leur revient de droit, le salaire » peut-on lire dans le communiqué des écogardes parvenu à Gabon Media Time.
Cette situation ne semble pas être inédite au sein du ministère des Eaux et Forêt et qui avait déjà été dénoncée par le Syndicat national des professionnels des eaux et forêts (Synapef). « Voilà comment on gère les hommes à L’ANPN. Personne n’a le droit de dire quoi que ce soit. Nous devons juste subir et souffrir en silence, peu importe la gravité de la vie » peut-on lire à la suite du communiqué. Des révélations qui vont à l’encontre de certaines dispositions du Code du travail en vigueur dans notre pays.
Pour rappel, dans le cadre du projet ECOFAC 6 géré par l’Agence Nationale des Parcs Nationaux, les parcs Lopé et Waka bénéficient d’une subvention de 1.500.000 Euros soit 982.500.000 de FCFA par an sur 4 ans. Malgré les financements des bailleurs internationaux, les écogardes de l’ANPN sont clochardisés, subissant les affres des impayés récurrents de salaires. Une situation qui n’est pas inédite dans ce secteur. En effet, le ministère chargé des Eaux et Forêts reste secoué depuis plusieurs mois déjà par une grève à rebondissements des agents privés illégalement de leur prime sectorielle.