Gabon : des anciens employés de la Sifrigab abandonnés avec 40 mois d’arriérés de salaire

Alors que Gabon Seafood, anciennement Société Industrielle et Frigorifique du Gabon (Sifrigab), relance ses activités sous une nouvelle gestion, deux anciens employés dénoncent 40 mois de salaires impayés. Une situation qui perdure depuis la fermeture de l’entreprise, les laissant dans une précarité grandissante et sans perspective de résolution.

Une relance économique marquée par l’oubli. Gabon Seafood, spécialisée dans la transformation de produits de la mer, a pris le relais de la Sifrigab en 2024 avec des ambitions renouvelées pour le secteur halieutique au Gabon. Cependant, cette relance laisse un goût amer à Fresnel Boulele, ancien chef comptable, et son collègue. Ces derniers, toujours en contrat à durée indéterminée (CDI), n’ont ni perçu leurs arriérés de salaires ni été réintégrés dans l’entreprise. « Nous ne bénéficions plus de nos émoluments depuis 40 mois », déplore M. Boulele.

Des démarches restées sans suite

Malgré des tentatives répétées auprès des autorités, les deux anciens agents n’ont obtenu aucune réponse. « Nous avons envoyé trois courriers au CTRI, à la primature et au ministre de la Pêche, mais tout reste sans suite », explique M. Boulele. En attendant une issue, ils vivent dans l’incertitude et peinent à subvenir aux besoins de leurs familles.

« Nous avons dû retourner vivre en famille, changer nos enfants d’établissements scolaires et nous battre chaque jour pour survivre », ajoute-t-il.

Une dette qui ternit la relance

La renaissance de Gabon Seafood devait symboliser un tournant économique pour l’industrie des produits de la mer au Gabon. Mais les dettes et conflits laissés par l’ancienne Sifrigab continuent d’entacher l’image de cette relance.

Une résolution rapide et équitable de ces différends permettrait de restaurer la confiance et d’établir une base solide pour une gestion juste et durable de l’entreprise. Les autorités et la direction de Gabon Seafood sont appelées à agir pour réparer les torts subis par ces employés, afin que ce renouveau ne soit pas bâti sur des injustices.

Josée Biloghe, journaliste stagiaire