Gabon : des aires sportives flambant neuves déjà à l’abandon
Construites à grands frais pour offrir à la jeunesse des espaces de loisirs sûrs et modernes, plusieurs aires sportives de Libreville, Ntoum et Akanda tombent aujourd’hui en ruine. Selon les constats de nos confrères de L’Union, parus ce jeudi 20 novembre 2025, vandalisme, absence d’entretien et flou institutionnel ont transformé ces équipements publics en friches urbaines. Un naufrage silencieux, aux antipodes de la vision affichée par les autorités.
Les reporters de L’Union ont parcouru plusieurs sites : Bikélé, PK7, Nzeng-Ayong, Akébé, et les abords du lycée Léon-Mba. Partout, le même spectacle : grillages arrachés, filets déchirés, herbes hautes, surfaces impraticables, déchets accumulés.
Des installations livrées… puis abandonnées
À Bikélé, l’aire sportive inaugurée en fanfare « n’a plus rien à voir avec le cadre moderne livré il y a quelques mois », témoignent les riverains. Filets lacérés, poteaux tordus, absence totale d’entretien : le site donne aujourd’hui l’image d’un équipement livré… puis oublié.
Même constat au PK7 et devant le lycée Léon-Mba, où les installations peinent à survivre à l’invasion végétale. À Nzeng-Ayong, la situation est encore plus alarmante : l’aire n’a pour ainsi dire jamais été mise en service. « Ils ont ouvert le jour de l’inauguration, puis refermé aussitôt », regrette un habitant.
Qui doit entretenir ces infrastructures publiques ?
Selon les témoignages recueillis par L’Union, une question revient inlassablement : à qui incombe l’entretien ? Aux mairies d’arrondissement ? Au ministère des Sports, maître d’ouvrage des dernières constructions ? Aux chefs de quartiers ? Personne ne le sait réellement. Résultat : aucune équipe ne se présente pour couper les herbes, réparer les grillages, nettoyer les abords ou surveiller les lieux.
Ce vide institutionnel ouvre la voie au vandalisme et prive les jeunes d’espaces censés les détourner de l’oisiveté. « On construit, mais personne ne surveille. Les jeunes finissent par casser faute de gestion », déplore un habitant de Bikélé.
Des millions investis… pour quel résultat ?
Ces aires sportives étaient censées incarner la volonté présidentielle de fournir à la jeunesse des espaces de cohésion et de prévention de la délinquance. Mais sans gardiennage, sans budget d’entretien et sans gestionnaire identifié, ces investissements « tombent en poussière », souligne L’Union.
À force de laisser se dégrader ces espaces publics, c’est une jeunesse livrée à elle-même et des millions de francs publics gaspillés qui interrogent la gouvernance locale.








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