Gabon : déjà 89 mois sans salaire pour le personnel de Gamifi !
Alors que leur immersion dans le marché de la microfinance prévoyait une nouvelle énergie et un essor du secteur, la Gabonaise de microfinance (Gamifi) a connu une histoire courte et cauchemardesque. Et ce, du fait qu’en plus d’avoir mis la clé sous le paillasson de manière irrégulière, le Président du conseil d’administration Alain Ditona Moussavou refuse d’éponger sa dette auprès de ses agents.
Si le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) s’active à redonner de la dignité aux Gabonais de tous horizons, il reste que la régularisation des situations des personnels victimes des manœuvres dolosives de leur hiérarchie peine à être prise en compte. C’est le cas de la juteuse société au destin éphémère Gabonaise de microfinance. Malgré des actionnaires pleins aux as, les agents sont clochardisés depuis novembre 2016.
89 mois déjà de salaires impayés à Gamifi !
Que se passe-t-il à Gamifi ? Selon les agents de cette microfinance, « depuis mai 2016, il y a une cessation de paiement ». Une situation incompréhensible quand on sait que cette entreprise avait été créée avec un capital de 656 millions FCFA. Lequel était partagé entre le principal administrateur, par ailleurs président du conseil d’administration, Alain Ditona Moussavou et des entités telles Bicig, Total Gabon, Petro Gabon, Axa Gabon et Ascoma.
À ce jour, les requêtes devant le Tribunal de première instance après les deux convocations administratives de l’inspection du travail ainsi que les démarches de la confédération syndicale Gabonaise (Cosyga) n’ont obtenu que du silence méprisant. Tenant compte du refus de la Cobac sur la requête visant la nomination d’un liquidateur judiciaire, il revient donc à Alain Ditona Moussavou de se concerter avec le collège d’actionnaires pour éponger la dette. Pourtant, 7 ans après, c’est le statu quo.
Le CTRI appelé à la rescousse
Broyant du noir depuis 89 mois aujourd’hui, le collectif des agents de la Gabonaise de microfinance ne sait plus à quel saint se vouer. « Nous n’avons jamais été légalement licenciés. Le contrat qui nous lie à notre employeur n’a jamais été rompu de façon formelle. Nous n’avons jamais eu de notification de licenciement, ni de cessation d’activités […] Nous nous tournons vers les plus hautes autorités de ce pays. Nous sommes lésés depuis 7 ans et livrés à nous-mêmes », a conclu Hervé Ndjogou, représentant du personnel.