Gabon : de Réagir au FGIS, la part de vérité de Persis Essono Ondo

Dans une déclaration de presse rendue publique ce vendredi 24 juillet 2025, Persis Lionel Essono Ondo, juriste et banquier d’affaires, est sorti de sa réserve pour réagir aux accusations portées contre lui dans le cadre des dissensions internes au sein du parti Réagir, et à la polémique ayant entouré sa nomination à la tête du Fonds Gabonais d’Investissements Stratégiques (FGIS). Un texte percutant dans lequel l’ancien président intérimaire du parti accuse Félix Bongo d’être l’instigateur d’une « cabale publique » visant à le salir.
« Je vous dois quoi Monsieur Bongo Félix ? Pourquoi tant de haine ? ». C’est une voix qui tranche avec le silence des dernières semaines. Dans un long communiqué, Persis Lionel Essono Ondo revient point par point sur les accusations formulées à son encontre : atteinte à l’unité du parti Réagir, non-paiement de cotisations, usage de faux cachet, et violation de domicile. Des allégations qu’il balaie avec force : « Ces accusations sont non seulement infondées, mais relèvent d’une tentative manifeste de discrédit personnel, sans base factuelle ni légale ».
À propos de son engagement au sein du parti Réagir, qu’il a cofondé, l’intéressé affirme avoir été un artisan de la cohésion : « Je n’ai jamais insulté un adversaire politique, ni porté d’invectives personnelles. Mon engagement a toujours été guidé par l’ouverture et le respect ». Il précise par ailleurs avoir investi « plus de 40 millions de FCFA » dans les activités du parti, dont 25 millions pour la caravane constitutionnelle et 10 millions pour la campagne présidentielle.
Une cabale orchestrée contre sa nomination au FGIS
Dans cette déclaration au ton offensif, l’ancien cadre du parti revient également sur la controverse ayant entouré sa nomination à la tête du FGIS. Selon lui, la campagne médiatique ayant suivi sa désignation aurait été orchestrée par Félix Bongo, présenté comme « le principal instigateur de la cabale publique ». « Oui, les mêmes journalistes qu’il avait payés pour relayer des mensonges sont venus me demander de miser plus pour me réhabiliter », affirme-t-il, dénonçant un chantage médiatique auquel il dit avoir refusé de céder.
Persis Lionel Essono Ondo assure qu’il n’a jamais menti sur son parcours : « Je suis un pur produit de l’école républicaine. Je n’ai jamais été condamné. J’ai fondé ma banque d’affaires sans l’aide de personne ». Il se réserve désormais le droit de saisir la justice si son nom est encore cité dans les querelles internes du parti Réagir, dont il déclare s’être retiré définitivement.
Une mise au point politique à forte portée symbolique
Dans ce texte, le juriste se positionne aussi en défenseur d’une éthique politique renouvelée : « La vie politique ne peut s’exercer sur la base de la diffamation, de la manipulation et de la peur. Il est temps de bâtir un Gabon fort et prospère ». Il appelle à tourner la page des querelles intestines pour se concentrer sur les vrais enjeux de développement, tout en dénonçant ceux qui, selon lui, « veulent faire de Réagir un outil de pression sur le gouvernement ».
Par cette sortie, Persis Lionel Essono Ondo affirme sa volonté de ne plus laisser son nom être sali sans réagir. Et de conclure, dans un clin d’œil à ses racines : « Ma foi en Dieu et les valeurs traditionnelles dont je suis le réceptacle dans la tradition Ekang m’enseignent que la vérité triomphe toujours ». Une déclaration qui, à défaut de clore le débat, a le mérite de replacer les responsabilités au cœur de l’espace public.
GMT TV