Gabon : cure de jouvence dans le Grand Libreville !

À quelques jours de la visite officielle d’Emmanuel Macron au Gabon, prévue les 23 et 24 novembre 2025, Libreville vit au rythme effréné des pelleteuses et des équipes de nuit. En effet, l’annonce du déplacement du président français semble avoir déclenché une vaste opération de ravalement de façade dans la capitale gabonaise, comme si la ville entière se préparait à passer un examen de propreté.

De l’aéroport international Léon Mba jusqu’au port d’Owendo, en passant par les grands axes qui irriguent la ville, tout y passe. Les routes fraîchement refaites de bitumes, des caniveaux curés, des échangeurs repeints à la couleur blanche, des bordures redressées et nids-de-poule comblés en urgence. Les chantiers les plus visibles concernent l’échangeur de Nzeng-Ayong, celui de la Cité de la Caisse, le PK5, le rond-point Awendje ou encore le secteur des Charbonnages et du Lycée d’État.

Un make-up express pour Libreville la belle !

Jour et nuit, les engins ronronnent et les ouvriers s’activent sous les projecteurs. Objectif,selon une équipe de nuits, transformer en quelques semaines des axes dégradés en rubans d’asphalte lisses. Les Librevillois ne boudent pas leur plaisir face à ces améliorations longtemps attendues. « Enfin, on roule sans casser la suspension ! », a confié un chauffeur de taxi bloqué dans les bouchons habituels. Beaucoup saluent la « dynamique de nivellement » des infrastructures routières et la soudaine énergie déployée par les autorités.

Pourtant, derrière l’enthousiasme pointe une amertume palpable chez certains observateurs avisés. En effet, nombreux sont ceux qui regrettent que ces travaux d’envergure ne soient déclenchés que par la venue d’un hôte étranger de marque. Sur les réseaux sociaux et dans les conversations de quartier, l’ironie fuse. « Si on refait Libreville à chaque visite de Macron, qu’il vienne tous les deux mois et on aura enfin la capitale qu’on mérite ! » D’autres vont plus loin : « C’est honteux. On est capables de tout beau en quinze jours quand il s’agit d’impressionner Paris, mais le reste de l’année, ça traîne »

Ces travaux express, s’ils redonnent un coup de jeune à la ville, génèrent aussi leur lot de désagréments. Les itinéraires Libreville-Owendo sont particulièrement encombrés, les déviations improvisées et les bouchons monstres font partie du quotidien depuis plusieurs semaines. Reste que cette frénésie urbaine illustre, une fois de plus, le contraste entre les capacités réelles de l’État gabonais, quand la volonté politique est au rendez-vous, et la lenteur chronique de l’entretien courant des infrastructures. Emmanuel Macron découvrira donc une Libreville pimpante, presque méconnaissable.