Gabon – Côte d’Ivoire : jouer pour l’honneur ou sombrer définitivement

Déjà éliminées, les Panthères du Gabon affrontent ce soir la Côte d’Ivoire pour leur dernier match de la CAN 2025. Un rendez-vous sans enjeu comptable, mais lourd de symboles. Car au-delà du résultat, c’est l’attitude, l’orgueil et la crédibilité d’une sélection en perdition qui sont en jeu. À défaut de qualification, le Gabon est sommé de sauver l’essentiel : son honneur.

À Agadir, face à une Côte d’Ivoire solide, structurée et encore en lice pour les phases finales, les Panthères n’ont plus rien à perdre… sinon le peu de considération qu’il leur reste. Après une campagne marquée par deux défaites, un jeu sans identité et une élimination dès la première semaine, la sélection gabonaise se retrouve dos au mur. Soit elle réagit, soit elle s’enfonce un peu plus dans l’histoire comme l’une des pires générations vert-jaune-bleu en Coupe d’Afrique des nations.

Un adversaire supérieur, mais pas une excuse

Les Éléphants abordent cette rencontre avec une dynamique inverse. Sûrs de leurs forces, portés par une organisation collective solide et une ambition claire, les Ivoiriens joueront pour sécuriser leur parcours et éviter un huitième de finale périlleux face à des poids lourds comme le Sénégal ou l’Afrique du Sud.

Mais la supériorité ivoirienne ne saurait servir d’alibi. Le Gabon a déjà croisé cet adversaire lors des éliminatoires de la Coupe du monde 2026. Et malgré les insuffisances constatées, les Panthères savent ce qui leur avait manqué : l’intensité, la rigueur, la discipline tactique et surtout l’envie.

Une sélection sans âme, en quête de sursaut

Sous la houlette de Thierry Mouyouma, le Gabon n’a jamais réellement trouvé son équipe-type. Les choix hasardeux, les ajustements tardifs et l’absence de plan de jeu lisible ont plombé une sélection pourtant riche en individualités. À ce stade de la compétition, il ne s’agit plus de projet, mais de dignité.

Un dernier sursaut est attendu autour des cadres encore debout, à commencer par Mario Lemina, appelé à incarner un leadership trop souvent absent. Derrière, une assise défensive plus cohérente est annoncée, avec un axe central censé apporter davantage de solidité, tandis que le staff technique tente une ultime réorganisation pour éviter une sortie encore plus humiliante.

Un match pour l’histoire… ou contre elle

Ce Gabon–Côte d’Ivoire n’effacera ni les errements, ni les désillusions de cette CAN 2025. Mais il dira beaucoup sur l’état d’esprit d’un groupe à la dérive. Jouer avec fierté, se battre jusqu’au bout, refuser la résignation : voilà le minimum exigible.

Car une chose est certaine : sortir sans réaction, sans engagement, sans révolte, serait plus qu’un échec sportif. Ce serait un aveu de renoncement. Et une tache durable sur une sélection déjà fragilisée.
Ce soir, à Agadir, les Panthères ne jouent ni un trophée, ni une qualification.Elles jouent leur crédibilité. Et peut-être, leur avenir.