Gabon : condamnée pour trafic d’êtres humains, elle retrouve la liberté après près de trois ans de détention
Reconnue coupable de trafic d’êtres humains et de défaut de carte de séjour, Dame Doukalima Waessouvouma, de nationalité togolaise, a été condamnée à une peine équivalente à sa durée d’incarcération. Après 2 ans, 10 mois et 5 jours passés à la prison centrale de Libreville, elle a été remise en liberté au terme de la session criminelle spécialisée du 21 novembre 2025, selon notre confrère L’Union.
Poursuivie pour un crime lourdement sanctionné par le Code pénal, la prévenue risquait jusqu’à 10 ans de réclusion criminelle. Mais la Cour a retenu plusieurs éléments atténuants, parmi lesquels la requalification des faits proposée par sa défense et les circonstances entourant son arrestation en 2022.
Une requalification décisive et un parcours judiciaire complexe
À la barre, Me Yvon Mvono Edzo, avocat de la prévenue, a plaidé la requalification du chef d’accusation en tenant compte des conditions de l’interpellation et des faits établis. Selon L’Union, cette approche a pesé dans la décision finale de la Cour, qui a estimé que la peine devait s’aligner sur la période de détention déjà purgée.Doukalima Waessouvouma avait été arrêtée en juillet 2022 à la suite d’une dénonciation.
Les premiers éléments de l’enquête la présentaient comme membre d’un réseau facilitant l’entrée irrégulière de ressortissants togolais sur le territoire gabonais, moyennant un paiement de 1 million de francs CFA par personne. Elle aurait également aidé une compatriote à s’installer au Gabon sans titre de séjour.
Un réseau difficile à établir et une prévenue qui nie toute récidive
L’instruction n’a cependant pas permis d’établir avec précision le nombre de victimes potentielles. La prévenue a, pour sa part, affirmé qu’il s’agissait de sa première tentative et a exprimé des regrets, assurant qu’elle ne se livrerait plus à de tels agissements.Cette attitude, conjuguée à son comportement durant sa détention, a été prise en compte par la juridiction. Le ministère public avait requis une peine ferme, estimant que « le crime de trafic d’êtres humains était constitué ».
La Cour a finalement retenu une peine de 2 ans, 10 mois et 5 jours, assortie d’un sursis partiel et d’une interdiction de séjour au Gabon pendant 10 ans.Un verdict clémente mais conforme au droitBien que disposant d’un délai de 5 jours pour se pourvoir en cassation, il est peu probable que la prévenue exerce ce recours. À l’issue de l’audience, Doukalima Waessouvouma a quitté la prison centrale de Libreville, la sentence couvrant exactement la durée de sa détention préventive.








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