Gabon: condamné à 17 ans de prison et 1 million d’amende pour le meurtre d’un adjudant-chef major de la GR
Achille Wouko Ndembi-Pambou, un compatriote âgé d’une vingtaine d’années vient d’être condamné à 17 ans de réclusion criminelle assortie d’une amende de 1 million FCFA pour le meurtre de l’adjudant-chef major de la Garde Républicaine (GR) Joseph Affa-Makaga. 8 ans après les faits, la Cour criminelle a requalifié l’assassinat en meurtre. Il ne lui reste plus que 9 ans à passer derrière les barreaux de la prison centrale de Gros-Bouquet
Les habitants du quartier dit Pk10 s’en souviennent comme si c’était hier. Le 19 avril 2013, l’adjudant-chef major de la Garde Républicaine (GR) Joseph Affa-Makaga est retrouvé sans vie allongé aux abords de la voie principale vers 5 heures du matin. Grâce à des témoignages des riverains, les éléments de la Police Judiciaire (PJ) soutenus par d’autres éléments des corps habillés, sont parvenus à mettre la main sur deux suspects en l’occurrence
Jean-Gabin Moro et Achille Wouko Ndembi-Pambou.
C’est le second cité qui était appelé à comparaître devant la Cour lors de cette session criminelle 2020-2021 entamée le mardi 23 février dernier. Âgé de 20 ans au moment des faits, Achille a désormais 28 ans. C’est l’air serein qu’il s’approche en compagnie de son avocat Me Béranger Nze. Relatant les faits, Achille Wouko Ndembi-Pambo, va livrer des versions toutes différentes l’une après l’autre. En effet, il s’est, tour à tour, mis à accuser son complice de l’époque. Une tentative de dédouanement flagrante tant il avait auparavant disculpé son ami en admettant être le seul responsable.
« Moi, je ne l’ai poignardé qu’à la cuisse, avec un fragment de bouteille de Coca-Cola que j’ai ramassée», a-t-il déclaré devant des magistrats effarés. Prononçant ses réquisitions, le procureur général a tiré la sonnette d’alarme sur le caractère particulièrement dangereux du détenu. Lequel serait un « bandit de grands chemins ». À cet effet le procureur général près la Cour d’appel de Libreville a indiqué « il faut que la loi s’applique dans toute sa rigueur, pour que ceux qui tentent de commettre ce genre de délit puissent être freinés », a-t-il souligné.
Un réquisitoire intransigeant qui a poussé la défense à camper sur la fourniture de documents légaux attestant de ce que la mort de Joseph Affa-Makaga a été causée par les coups de couteau assénés par son client. « Sans pour autant soutenir l’acte posé par mon client, et en compatissant avec la famille de la victime, j’estime que rien ne justifie que Joseph Affa-Makaga soit décédé de ces coups de couteau » , a souligné Maître Béranger Nze devant la Cour.
Aux termes des débats, la Cour l’a reconnu coupable de meurtre et condamné à 17 ans de réclusion criminelle assortie d’une amende d’un million FCFA. Un jugement qui pourrait être perçu comme tendre au vu de la peine prévue par le Code pénal notamment en son 223. Lequel énonce une peine de 30 ans de réclusion criminelle. Achille Wouko Ndembi-Pambou devra donc passer 9 ans supplémentaires à la prison centrale de Libreville. Il y avait passé 8 ans déjà.