Gabon : clochardisés après trois mois de salaires impayés, les postiers s’en remette au chef de l’Etat
À la Poste centrale de Libreville, les agents regroupés au sein du Synaposte ont dénoncé vendredi une situation financière devenue intenable : sur les cinq derniers mois, seuls deux salaires ont été versés, et très tardivement. Face à l’inaction de leur hiérarchie, ils appellent solennellement le président de la République à intervenir.
Le climat social se dégrade au sein de Poste SA. Ce vendredi 14 novembre, le Syndicat national de la Poste (Synaposte) a brisé le silence en organisant un point de presse à Libreville. Objectif : dénoncer l’accumulation de retards salariaux qui pousse désormais les agents au bord de l’asphyxie financière.
Selon les dirigeants syndicaux, les mois d’août, septembre et octobre restent impayés, tandis que les salaires de juin et juillet n’ont été versés que le 20 octobre. Une instabilité qui fragilise profondément des travailleurs chargés d’assurer un service public essentiel.
« Trop c’est trop » : les postiers dénoncent un traitement indigne
Pour le secrétaire général du Synaposte, Davy Mamboundou, la situation est aussi incompréhensible qu’inacceptable. « Nous cumulons trois mois d’arriérés et un quatrième s’annonce. Trop c’est trop. Aucun travailleur ne peut vivre décemment dans ces conditions », a-t-il déclaré, rappelant que ces retards plongent de nombreuses familles dans la précarité la plus totale.
Malgré cela, les agents continuent d’assurer leurs missions, parfois au détriment de leur propre dignité. « Nous maintenons le service public, mais nous ne pouvons plus nourrir nos familles, payer nos loyers ou scolariser nos enfants », a insisté un syndicaliste.
Un appel direct aux plus hautes autorités
Face à ce blocage, le Synaposte en appelle désormais au président de la République.
« Nous demandons à Brice Clotaire Oligui Nguema d’intervenir. Nous sommes des Gabonais comme tous les autres, nous méritons un traitement équitable », a souligné le bureau syndical.
Le syndicat regrette par ailleurs l’absence d’actes concrets de la part du ministère de tutelle, estimant que les promesses formulées ces derniers mois n’ont jamais été suivies d’effets.
Les revendications : sauver une entreprise en péril
Les agents exigent notamment, la fin du climat de tension entretenu par la direction générale ; la restauration de la dignité des postiers ; la mise en œuvre de mesures urgentes pour sortir Poste SA de « l’agonie » dans laquelle elle sombre.
La trésorière générale, Madeleine Nzengue, a prévenu : sans avancées rapides, le syndicat instaurera un service minimum limité à la seule Poste centrale. Le Synaposte réaffirme toutefois sa disponibilité pour un dialogue « transparent, loyal et responsable » afin d’éviter l’effondrement de ce pilier du service public gabonais.









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