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Gabon-Cameroun : 40 arrêts pour relier Libreville, 2 millions de FCFA de coût et un retard de 15 heures

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Dans un récent rapport, la Banque mondiale dénonce les multiples inspections douanières et les coûts élevés du commerce au Gabon, qui freinent l’intégration régionale. Le pays affiche l’un des taux tarifaires les plus élevés au monde, et un corridor Libreville-Cameroun peut être ponctué de plus de 40 arrêts, pour un coût de 2 millions de FCFA et un retard de 15 heures.

Alors que le Gabon affiche son ambition d’intégration régionale au sein de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), ses pratiques douanières suscitent de vives critiques. Dans son dernier rapport, la Banque mondiale pointe du doigt des obstacles majeurs aux échanges commerciaux, notamment le long des corridors stratégiques.

40 arrêts pour relier Libreville au Cameroun

Selon le rapport, les entreprises opérant sur l’axe Libreville-Cameroun peuvent être arrêtées plus de 40 fois par différents services publics, soit un arrêt tous les 11 kilomètres. Ces contrôles, souvent redondants ou abusifs, génèrent en moyenne 2 millions de francs CFA de frais multiples (droits informels, documents, etc.) et un retard estimé à 15 heures sur les délais de livraison.

Des pratiques qui entravent la fluidité des échanges, alourdissent les coûts logistiques et pénalisent la compétitivité des opérateurs économiques, en particulier les PME. « Ce niveau d’entrave au commerce est incompatible avec les objectifs d’intégration régionale », souligne la Banque mondiale.

Un des tarifs douaniers les plus élevés au monde

Au-delà des inspections, le Gabon affiche également un taux tarifaire moyen de 18,8% entre 2020 et 2022, le 8ème plus élevé au monde. Ce chiffre dépasse de loin la moyenne de l’Afrique subsaharienne (12 %) et la moyenne mondiale (7,4 %).

Bien que le Gabon applique le tarif extérieur commun (TEC) de la CEMAC, ses pratiques révèlent une forme de protectionnisme latent, en contradiction avec les engagements communautaires. « Ces politiques tarifaires excessives freinent l’industrialisation régionale et limitent les effets attendus de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) », déplore le rapport.

Un appel à la réforme urgente

Pour l’institution de Bretton Woods, il est urgent que le Gabon engage une réforme en profondeur de ses procédures douanières, en rationalisant les inspections et en réduisant la pression fiscale sur les échanges intra-régionaux. Cela passe par une digitalisation accrue, une meilleure coordination des services de contrôle, et une plus grande transparence dans les pratiques administratives.

À défaut, le pays risque de se retrouver en porte-à-faux avec ses engagements sous-régionaux et continentaux, au moment où l’Afrique s’oriente vers un marché commun intégré. Une réforme cohérente des corridors logistiques pourrait au contraire positionner le Gabon comme hub de transit stratégique en Afrique centrale.

Gabon Media Time

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