Gabon : Bilie-By-Nze, «PDG/UDB : blanc bonnet, bonnet blanc ?»

Dans un tweet au vitriol publié le samedi 6 septembre 2025, Alain-Claude Bilie-By-Nze, président d’Ensemble pour le Gabon (EPG), a dénoncé la connivence entre le Parti démocratique gabonais (PDG) et l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB). Pour le dernier Premier ministre d’Ali Bongo Ondimba, ces deux formations politiques, loin de s’opposer, incarnent les deux faces d’un même système qui, hier encore, étouffait le pays.
« PDG/UDB : blanc bonnet, bonnet blanc ? Deux mamelles du même mal, deux pieds d’un même désastre. Né dans le mensonge et la tromperie, c’est dans la duperie et la duplicité que ce régime s’enfonce. Proclamez le parti unique, on gagnerait du temps ! », a fustigé Alain-Claude Bilie-By-Nze, ancien PDGiste tout de même, sur X (ex-Twitter).
Un propos qui fait écho aux révélations récentes : le désistement officiel du PDG de ses recours contre les candidatures UDB, signé par son président Blaise Louembé le jeudi 4 septembre. Un document qui a mis au jour une alliance tacite entre l’ancien parti hégémonique et la formation présidentielle née après le coup d’État d’août 2023.
Une rupture promise, une continuité assumée
Cette connivence institutionnalisée, déjà dénoncée par de nombreux observateurs, trahit la promesse du 30 août. Alors que le peuple gabonais attendait une rupture claire avec le système Bongo-PDG, rupture d’ailleurs affirmée lors du dialogue national inclusif, l’alliance UDB-PDG apparaît comme une réhabilitation maquillée des acteurs d’hier.
Pour Alain Claude Bilie-By-Nze, pour qui certains compatriotes dénie toute légitimité à s’opposer au régime en place, cette duplicité confisque l’esprit de la transition politique et vide de sens la Ve République naissante. « On ne peut pas proclamer la renaissance nationale tout en recyclant les piliers d’un système qui a détruit le pays », confiait récemment un proche de l’opposant.
Vers un « parti unique » ?
En qualifiant l’UDB et le PDG de « deux pieds d’un même désastre », Alain-Claude Bilie-By-Nze pose une question lourde de conséquences : sommes-nous face à une coalition élargie ou à une résurgence déguisée du parti unique ? La lettre du PDG, comme le tweet de l’opposant, convergent vers un constat : le jeu démocratique se réduit à une alternance d’étiquettes, et non de pratiques.
Dans un pays qui a payé le prix fort pour se libérer d’un régime étouffant, cette réconciliation sélective sonne comme une trahison. Elle fragilise la mémoire du peuple et alimente le sentiment d’une révolution confisquée par ses propres acteurs.
GMT TV