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Gabon : Bilie-By-Nze, l’affaire Opiangah et l’indépendance de la justice au cœur de la présidentielle

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Alors que le Gabon s’apprête à entrer dans une campagne présidentielle décisive, une affaire s’invite avec fracas dans le débat : l’affaire Hervé Patrick Opiangah. Ce dossier judiciaire, vidé de toute substance juridique mais instrumentalisé à des fins politiques, incarne la faillite d’une justice gangrenée par les ordres du pouvoir. Face à cette dérive, une voix s’est élevée, celle d’Alain Claude Bilie-By-Nze, qui fait de l’indépendance de la justice un pilier central de son projet présidentiel.

« Dans le respect de l’État de droit, j’affirme en toute responsabilité que M. Hervé Patrick Opiangah doit retrouver sa famille, car il a été diabolisé et les charges fabriquées contre lui n’ont aucun fondement juridique. Il faut le libérer, il faut qu’il rentre, il faut qu’il retrouve les siens en toute sécurité », a déclaré le Alain Claude Bilie-By-Nze, ce mercredi 10 mars 2025.

Une justice aux ordres et un dossier sans fondement

L’acharnement judiciaire contre Hervé Patrick Opiangah est l’illustration parfaite d’une justice sous influence politique. Ce dossier, qui aurait dû être classé sans suite dès les premières heures, continue d’exister malgré l’absence totale d’infraction, de preuve et même de victime.

« Dès l’instant où la principale victime supposée, Elisabeth Menghe Opiangah, a rejeté toutes les allégations contre son père et a même porté plainte contre son oncle pour diffamation, cette affaire aurait dû être enterrée. Mais au Gabon, la justice s’obstine quand l’ordre vient d’en haut. Comme quoi, la décision du palais présidentiel priment sur celle du palais de justice », s’indignait un juriste sur un forum.

En effet, aucun élément matériel ne vient justifier le maintien des poursuites. Aucune preuve tangible, aucun aveu, aucun témoin crédible. Pire, la supposée victime dément formellement avoir subi des violences. Malgré ces éléments irréfutables, la justice continue d’ignorer le droit, préférant exécuter un ordre politique de neutralisation.

« Le maintien de cette procédure démontre que nous ne sommes pas encore dans un véritable État de droit. Cette justice est à genoux, incapable de s’affranchir de l’autorité politique », analyse un magistrat sous couvert d’anonymat.

Une affaire qui met en lumière la soumission de la justice gabonaise

Si l’affaire Opiangah cristallise aujourd’hui la faillite judiciaire du pays, c’est parce qu’elle révèle une justice réduite à un instrument de règlement de comptes politiques. Un corps judiciaire piégé par sa propre compromission, où les décisions ne sont plus dictées par la loi, mais par des intérêts obscurs et des calculs politiciens.

Le Procureur général Eddy Minang, connu pour son intégrité, se retrouve face à un dilemme historique : dire le droit et restaurer l’image d’une justice indépendante en prononçant un non-lieu immédiat, permettant ainsi le retour d’Hervé Patrick Opiangah dans son pays ou se plier aux injonctions du pouvoir en place et maintenir un simulacre judiciaire qui ne convainc plus personne, au prix d’un nouveau discrédit total de l’appareil judiciaire.

« Pour faire en sorte que la justice gabonaise soit réellement indépendante, le Président de la République ne sera plus Président du Conseil Supérieur de la Magistrature. Sous mon autorité, nous mettrons un terme à cela. La justice ne doit plus être instrumentalisée », promet Alain Claude Bilie-By-Nze.

Vers une justice libérée du politique ?

L’élection présidentielle d’avril 2025 ne sera pas seulement un choix entre des candidats. Elle sera un référendum sur l’état de la justice gabonaise. Le maintien des scellés sur la Holding HPO, privant plus de 6 500 Gabonais de leur emploi, est un symbole de la dérive actuelle. Si les magistrats persistent à se taire, s’ils continuent de s’aligner sur des directives politiques, alors cette élection pourrait sonner l’heure du changement.

Le Gabon veut-il continuer à vivre sous une justice servile, ou est-il prêt à se réapproprier un véritable État de droit, où les magistrats jugent selon la loi et non selon les intérêts du pouvoir en place ? Une chose est sûre : les jours à venir seront décisifs, non seulement pour l’affaire Opiangah, mais aussi pour la crédibilité de tout l’appareil judiciaire gabonais.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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