Gabon : bien qu’exonérés de TVA, les prix des produits laitiers continuent de crever le plafond
Dans le livre 2 dénommé: Taxes sur le chiffre d’affaires, l’exécutif gabonais a présenté une série d’exonérations fiscales accordées aux opérateurs et devant permettre de réduire le prix chez le consommateur final. Au titre de ces exonérations, on retrouve notamment plusieurs produits de grande consommation parmi lesquels le lait liquide, le lait en poudre et tout un ensemble de produits laitiers mais également des produits pharmaceutiques et certaines conserves. Devant permettre de réduire la facture auprès du consommateur final, ces exonérations semblent pourtant ne profiter qu’aux distributeurs.
C’est une des rares mesures fortes de l’Etat gabonais visant à lutter contre la vie chère. Dans la section exonérations, l’exécutif gabonais a décidé d’exonérer de la Taxe sur la Valeur ajoutée (TVA) plusieurs types de produits notamment des « produits du cru obtenus dans le cadre normal d’activités exercées au Gabon et sans transformation par les agriculteurs, les éleveurs, les pêcheurs, les chasseurs à condition que ces produits soient directement vendus au consommateur », produits regroupant entre autres le café, la viande de porc, la viande de bœuf ou de mouton.
Outre ces produits dont la consommation reste quasiment un luxe pour la grande majorité des ménages au regard de leurs prix, d’autres produits beaucoup plus accessibles ont également été visés par ces exonérations de TVA, puisque des produits laitiers (lait concentré, non concentré, margarine, beurre, yaourts, farine), des œufs, de la levure, du riz et même des produits pharmaceutiques et des conserves. Néanmoins, malgré cette volonté affichée de l’exécutif de réduire de 18% les tarifs en amont, en aval les prix demeurent les mêmes à défaut d’augmenter pour le consommateur final.
Bien qu’exonéré de TVA le prix des produits laitiers toujours en hausse
Alors que l’assujettissement à la TVA se traduit par une augmentation des prix à la consommation et que donc, l’exonération doit avoir l’effet inverse, il semblerait qu’au Gabon, l’exonération de ces biens de consommation précédemment cités, occasionnent à la fois une perte fiscale significative et un renforcement de la perte du pouvoir d’achat des ménages. Une situation qui suscite des interrogations puisqu’elle laisse penser que les opérateurs économiques sont au-dessus des lois et de l’État.
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À noter que dans le sillage de ces exonérations de TVA censées avoir une incidence sur le pouvoir d’achat des ménages, des taux réduit de 10% ont également été appliqués aux opérations de production et vente portant entre autres sur le ciment, les pièces détachées automobiles, les viandes et volailles d’importation ou encore les huiles de table importées. Même constat effectué puisque le prix du sac de 50kg de ciment reste inchangé à 5000 FCFA. Des éléments qui pourraient pourtant permettre de soulager des populations sous asphyxie.