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Gabon : Ballack Obame démonte les «mensonges» du vice-président Moundounga

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Le ton est monté sur la scène politique nationale après la sortie éhontée du vice-président de la République, Séraphin Moundounga. En accusant Raymond Ndong Sima, ancien Premier ministre de la transition et leader de l’Alliance patriotique, « d’inciter à la haine » tout en affirmant que son parti n’aurait présenté des candidats que dans une seule province, le vice-président a déclenché une vive réplique. Candidat de l’Union nationale dans le 2ᵉ arrondissement de Libreville, Ballack Obame a réagi avec une charge frontale : « Séraphin Moundounga, tu es un vice-président menteur. »

Une accusation de « mensonge d’État ». Ballack Obame n’a pas mâché ses mots. Pour lui, le vice-président s’est livré à une manipulation grossière. « Le parti de Ndong Sima n’a pas présenté des candidats que dans une seule province. Il avait des candidats dans l’Estuaire, dans le Woleu-Ntem, pour ne citer que ça », a-t-il recadré, dénonçant une tentative de travestir la réalité devant l’opinion.

En effet, les faits parlent d’eux-mêmes. L’Alliance patriotique a investi des candidatures dans plusieurs provinces : Paul Mapangou dans le 2ᵉ siège de Port-Gentil dans l’Ogooué-Maritime, Thierry Bayiko Mokoko siège unique de Makokou, Amour Aimé Ingehou dans le 3ᵉ siège de la Zadié, Jérôme Mabika dans le 1ᵉʳ arrondissement de Tchibanga, Lyncet Mindoubi Mayagha au 1ᵉʳ siège de Mulundu, Michel Mouramba au premier siège d’Owendo, sans compter les listes locales à Makokou, Tchibanga et Libreville. Des données qui contredisent frontalement l’affirmation du vice-président.

Séraphin Moundounga rattrapé par son passé ? 

La sortie de Ballack Obame a pris une dimension personnelle. L’acteur politique n’a pas hésité à rappeler le passé politique controversé de Séraphin Moundounga, jadis pilier du système Bongo-PDG avant de rallier Jean Ping puis de s’installer dans le giron du pouvoir actuel. « On oublie tout le mal que tu as fait sous l’ère Ali avant de le trahir et le fuir, croyant que Ping allait prendre le pouvoir », a-t-il fustigé, l’accusant de rejouer le même « faux jeu » et de « pousser le président Oligui dans une fosse ».

Une question de crédibilité institutionnelle

Au-delà du clash verbal, un enjeu plus profond se dessine : quelle crédibilité pour un vice-président censé incarner la hauteur et l’impartialité de l’État, lorsqu’il véhicule des affirmations manifestement fausses ? Dans un contexte électoral tendu, où les accusations de fraude et de manipulation agitent déjà l’opinion, cette polémique met en lumière un déficit de rigueur au sommet de l’exécutif.

En s’attaquant frontalement à l’ancien Premier ministre Ndong Sima, Séraphin Moundounga pensait peut-être fragiliser une voix critique de la transition. Mais son imprécision factuelle, dénoncée par Ballack Obame et vérifiable sur le terrain, risque surtout d’entamer sa propre légitimité. Dans une République où la confiance citoyenne est déjà fragilisée, l’erreur de communication pourrait coûter cher.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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