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Gabon : Bac B ou la quasi illusion de poursuivre en éco à l’UOB !

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Au Gabon, obtenir un baccalauréat série B est souvent perçu comme une voie royale pour poursuivre des études en sciences économiques à l’Université Omar Bongo (UOB). Pourtant, la réalité, bien plus complexe, est ponctuée par un fossé entre les attentes des bacheliers et les exigences académiques de la faculté. Une situation qui conduit inéluctablement à alimenter le découragement des centaines d’étudiants après un an d’expérience.

Selon un responsable du secrétariat du département des sciences économiques, qui a préféré garder l’anonymat, moins des trois quarts des bacheliers série B s’inscrivent dans cette filière. La raison principale ? Un « changement brusque » dans les exigences académiques. « Les étudiants arrivent avec des bases fragiles, notamment en mathématiques, une discipline clé en sciences économiques », insiste-t-il.

De la nécessité d’optimiser l’orientation post-bac !

Justifiant le mur qui se dresse devant les néo étudiants en sciences économiques, ce dernier appelle à un réforme du système éducatif. « Beaucoup choisissent la série B au lycée pour l’équilibre des coefficients, mais cela ne les prépare pas suffisamment aux attentes universitaires », explique-t-il. En effet, les programmes du lycée, axés sur un équilibre entre sciences sociales et quelques notions mathématiques, ne permettent pas d’acquérir la rigueur nécessaire pour aborder les cours universitaires.

Du côté des étudiants, la surprise est souvent brutale. Nombre d’entre eux, fraîchement diplômés, découvrent un rythme académique intense, avec un accent inattendu sur les matières mathématiques, alors qu’ils percevaient les sciences économiques comme une discipline essentiellement sociale. « On pensait que ce serait plus proche de la sociologie ou de l’histoire, mais les calculs et les statistiques nous ont vite rattrapés », confie un étudiant de première année, désemparé face à ce décalage.

Cette situation contribue au taux d’échec élevé à l’UOB, où de nombreux étudiants abandonnent ou redoublent leur première année. Pour y remédier, une réforme de l’orientation post-bac s’impose. Les lycéens devraient être mieux informés des prérequis des filières universitaires, notamment sur le rôle central des mathématiques en sciences économiques. Des programmes de transition, comme des cours préparatoires ou des modules de mise à niveau, pourraient également combler ce fossé. En attendant, le rêve d’une carrière en économie reste, pour beaucoup de bacheliers série B, une quasi-illusion à l’UOB.

Lyonnel Mbeng Essone

Rédacteur en chef adjoint, je suis diplômé en droit privé. J'ai longtemps fourbi mes armes dans les cabinets juridiques avant de me lancer dans le web journalisme. Bien que polyvalent, je me suis spécialisé sur les questions sociétés, justice, faits-divers et bien sûr actualités sportives.

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