Gabon : au port d’Owendo, Isaac Barbera face à la colère des travailleurs sous-payés

Le ministre du Travail, Patrick Isaac Barbera, s’est rendu jeudi 4 septembre 2025 dans la zone portuaire d’Owendo. Objectif : évaluer les conditions de travail et échanger avec responsables et employés. Mais derrière la vitrine prospère du principal hub économique du pays, la descente a révélé une réalité crue : des travailleurs précarisés, sous-payés et épuisés, qui réclament enfin justice sociale.
Accompagné de ses collaborateurs, le membre du gouvernement a visité sept entreprises opérant dans le périmètre portuaire. Cette tournée intervient après plusieurs alertes sur la situation des employés, souvent décrite comme intenable. Sur place, les témoignages recueillis dressent un tableau accablant : un secteur qui brasse des milliards chaque année, mais des travailleurs qui « croupissent » sous des salaires de misère.
« Notre rémunération ne reflète pas notre travail »
Les doléances se sont exprimées sans détour. « Le travail que nous effectuons n’est pas du tout proportionnel à notre rémunération », a lancé un agent, visiblement à bout de forces. Un autre a dénoncé « la sous-rémunération malgré les risques liés à notre activité ».
Ces déclarations, froides et amères, traduisent la fracture entre les performances financières du port d’Owendo – véritable porte d’entrée du Gabon – et les conditions de vie de ceux qui en assurent le fonctionnement quotidien.
Une visite sous haute attente
Pour beaucoup d’employés, cette descente ministérielle ne doit pas rester une opération de communication de plus. Elle doit déboucher sur des mesures concrètes en faveur d’une meilleure reconnaissance de leur travail et d’une rémunération décente.
Le paradoxe reste entier : un secteur vital pour l’économie nationale, mais des travailleurs qui peinent à joindre les deux bouts. « La question des salaires reste une pilule amère que nous ne voulons plus avaler », glisse un employé, laissant transparaître une colère sourde et une impatience grandissante.
La balle est désormais dans le camp du ministre du Travail, sommé par les employés de transformer l’écoute en action.
GMT TV