Gabon: après les propositions d’amélioration du processus électoral par l’opposition, Mborantsuo dos au mur?
A la suite de la divulgation des propositions issues de la commission ad hoc mise en place par l’opposition dans le cadre de l’amélioration du processus électoral, l’opinion n’a de cesse de se questionner sur la suite à donner à ses recommandations. En effet, si lors de la présentation desdites recommandations, la présidente de l’Union nationale Paulette Missambo avait annoncé qu’un memorandum allait être déposé sur la table de la Cour constitutionnelle et du ministère de l’Intérieur, des doutes subsistent quant à la prise en compte des propositions issues de cette réflexion.
Dans l’optique de participer de manière effective à l’amélioration du processus électoral l’Union nationale (UN), Les Démocrates (LD), le Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM), le Rassemblement pour le Gabon (RPG) et le Rassemblement des patriotes Républicains (RPR) ont récemment rendu publiques les propositions issues des réflexions d’une commission ad hoc mise en place pour l’occasion. Des propositions qui, selon eux, devraient permettre non seulement de limiter les fraudes mais aussi les contestations lors des élections.
Ainsi, soucieux d’éviter les soubresauts qui ont souvent cours lors des échéances électorales, ces formations politiques ont émis une batterie de mesures passant du déséquilibre dans la Constitution en faveur de l’exécutif; le caractère restrictif de la loi sur les réunions publiques ou encore les incongruités que comporte le décret n°000236/PR/MISDDL du 04 octobre 2018 fixant les modalités de convoyage d’affichage et de consultation des procès verbaux. A la suite de cette présentation, ces partis politiques, par la voix de Paulette Missambo, avaient annoncé qu’un mémorandum comportant ces propositions allait être déposé au ministère de l’Intérieur et à la Cour constitutionnelle.
Il faut d’ailleurs souligner que c’est la présidente de la Cour constitutionnelle Marie Madeleine Mborantsuo qui, à l’occasion de la célébration du 30ème anniversaire de cette institution, avait invité les acteurs politiques et de la société civile à émettre des propositions sur l’amélioration du processus électoral. Prenant donc au mot cette dernière, les partis politiques de l’opposition viennent de mettre sur le fait accompli la présidente de la Haute Cour, qui pour respecter sa parole devrait un tant soi peu tenir compte des propositions émises par l’opposition, ceci pour arriver à des élections libres, transparentes et surtout apaisées, pour le bien de tous.