Gabon: après la crise Covid-19, qui pour remplacer le Dr. Obiang Ndong ?
Nommé le vendredi 17 juillet 2020 par décret du chef de l’Etat Ali Bongo, avec pour mission de répondre de manière effective à la crise sanitaire liée au Covid-19, le Dr. Guy Patrick Obiang Ndong était en première ligne dans cette guerre contre l’ennemi invisible. Seulement à l’heure où les maux qui minent le secteur santé ressurgissent et la pandémie quasiment éteinte, les réflexions se portent sur le profil qui sied le mieux à ce poste.
C’est par le biais de la note de service n°000102/PM/COPIL/CT/S-CM CT que le Coordonnateur technique du Copil-Coronavirus a renvoyé tous ses collaborateurs auprès de leurs administrations respectives. « Le Copil Coronavirus a instruit la Commission technique d’alléger les effectifs des sous-commissions nationales et des entités et de procéder à un transfert progressif de leurs activités vers les institutions régaliennes. », indique le Pr. Romain Tchoua.
Une décision consécutive à « la situation épidémiologique de notre pays et de la tendance baissière observée dans les indicateurs de la Riposte ». De quoi remettre en cause le profil inhérent au Dr. Guy Patrick Obiang Ndong qui avait été promu en remplacement du Dr. Max Limoukou, jugé peu impliqué dans la riposte contre la propagation dudit virus. Au demeurant, l’ancien Secrétaire général du ministère de la Santé avait pris en main ce combat au point d’être ironiquement dénommé dans l’opinion « Okulu Covid-19 ».
Seulement, à ce jour, le vice-président du Comité de pilotage du Plan de veille et de riposte contre l’épidémie à Coronavirus (Copil-Coronavirus), ne semble plus être la ressource humaine idoine à la situation. Et pour cause, les maux qui minent le secteur santé semblent être au-dessus de ses aptitudes. Ancien président de la Croix rouge, le Dr. Guy Patrick Obiang Ndong serait plus adapté à suivre un programme de santé sur le court-terme que la gestion d’un département ministériel. D’ailleurs, les plans de ramassage de malades mentaux, la réfection de structures hospitalières et les dysfonctionnements au sein des CTA ne sont jamais arrivés à terme.
Même constat dans la gestion des conflits avec les partenaires sociaux où le Dr. Guy Patrick Obiang Ndong est visiblement largué. Une situation qui pourrait être tributaire à son manque d’expérience politique. C’est sans doute ce qui a occasionné la hausse vertigineuse des tensions sociales au Centre hospitalier universitaire de Libreville (CHUL) où les agents ne cessent de réclamer de meilleures conditions de travail mais également la sempiternelle quote-part Cnamgs et la prime Covid-19. Fort de ce qui précède, son remplacement semble d’ores et déjà acté dans les arcanes du bord de mer.
Le Pr. Tchoua au contrôle ?
Seul bémol, nul ne peut affirmer avec exactitude qui serait le plus apte pour le remplacer. Quelques noms pointent à l’horizon. Tout d’abord le Coordonnateur technique du Copil-Coronavirus le Pr. Romain Tchoua qui en raison de son statut de praticien anesthésie-réanimation-urgences à l’hôpital d’instruction des armées Omar-Bongo-Ondimba (HIAOBO) part avec la faveur des pronostics. Fin connaisseur de la maison et jouissant d’une notoriété dans la corporation, ce dernier pourrait faciliter le dialogue social et remettre sur les rails ce secteur.
Pourquoi pas le Dr.Wenceslas Yaba ?
À côté du Pr. Romain Tchoua, le Dr. Wenceslas Yaba se présente comme une solide alternative. Et ce, en raison de son activité sur le terrain qui fait de la structure qu’il coordonne la référence ultime en termes de prise en charge des patients et de gratuité des soins. L’impact de cette structure médico-humanitaire n’est plus à démontrer avec en moyenne 500.000 personnes traitées chaque année. À cela s’ajoute la distribution des médicaments aux personnes démunies et dont les ressources financières sont très limitées. Nul doute que son savoir-faire saura apporter une dynamique nouvelle à la politique sanitaire du chef de l’État.
Vers un retour du Dr. Max Limoukou ?
Évincé du poste de ministre de la Santé au profit du Dr. Guy Patrick Obiang Ndong, le Dr. Max Limoukou pourrait effectuer un retour encore inespéré au sein dudit ministère. Une éventualité qui ne cesse de prendre de l’ampleur dans la maison Santé où les partenaires sociaux regrettent le temps où il était aux affaires. Plusieurs agents des CHU estiment que ce dernier est « l’homme de la gestion de crises ». Une réputation qui lui colle à la peau depuis la tournée organisée au sein des structures hospitalières durant laquelle il s’était montré attentif et impliqué.
C’est du moins ce qu’ont témoigné les responsables du Centre hospitalier universitaire d’Owendo (CHUO) et ceux du Centre hospitalier régional de Melen (CHRM).
Une dame de fer à la Santé ?
Réputée « dure » et « rigoureuse », la Directrice du Laboratoire Gahouma sis au quartier petit-paris conserve toutes ses chances de succéder à son actuel patron. En dépit d’un couac spectaculaire avec le mouvement de la société civile « Copil Citoyen », Colonel Elvire Mbongo Nkama Ndjave est rompue à la tâche. Une expérience sur le terrain importante à l’heure où les populations de l’hinterland dénoncent un délaissement par les autorités publiques compétentes en matière de santé publique. Une occasion en or pour Rose Christiane Ossouka Raponda et Ali Bongo Ondimba de faire d’une pierre deux coups en optant pour un profil type et en développant davantage la parité genre dans l’appareil gouvernemental. Pour l’heure, il ne s’agit que de suggestions !