Gabon :  «Alternative – Législatives et Locales 2025»  propose de mutualiser les communes pour de meilleurs services publics

Dans son projet « Alternative – Législatives et Locales 2025 », la plateforme conduite par Axel Stophène Ibinga Ibinga met l’accent sur l’intercommunalité comme outil de développement. L’idée : rapprocher communes et départements pour mutualiser les ressources, améliorer les services publics et garantir un aménagement plus équilibré du territoire. Une promesse ambitieuse, qui soulève néanmoins des questions de gouvernance et de faisabilité.

Une gouvernance locale à repenser. L’intercommunalité, telle que présentée dans le programme, vise à créer des blocs locaux capables de mieux gérer l’eau, la voirie, les déchets et d’autres services essentiels. En théorie, cette coopération permettrait de réaliser des économies d’échelle et d’éviter les doublons. Mais une question demeure : qui pilotera cette dynamique ? Les maires, les présidents de conseils départementaux ou une structure mixte ?

Selon le projet, des plateformes de concertation devraient être mises en place pour garantir la coordination et éviter les chevauchements. « L’intercommunalité doit rimer avec transparence et responsabilité », martèle la plateforme, qui propose des clauses de suivi et des mécanismes de règlement des conflits entre collectivités.

Un calendrier et des résultats attendus

Le dispositif devrait être déployé progressivement, avec une première évaluation après 12 mois. Les priorités annoncées concernent la gestion de l’eau potable, l’entretien de la voirie et la collecte des déchets, trois urgences qui conditionnent directement la qualité de vie des populations.

Mais l’enjeu est aussi de définir des indicateurs clairs pour mesurer l’impact de la réforme : nombre de foyers raccordés à l’eau, kilomètres de routes entretenues, volume de déchets collectés et recyclés. Autant de données qui permettront de vérifier si l’intercommunalité tient réellement ses promesses.

Promesse de rupture ou risque de lourdeur administrative ?

Pour ses promoteurs, cette réforme est une rupture avec les pratiques politiciennes et clientélistes qui paralysent souvent l’action locale. Elle s’appuie sur l’idée que « l’union des moyens crée l’efficacité ». Mais certains observateurs mettent en garde contre le risque de voir naître un nouveau « millefeuille administratif », source de lenteurs et de conflits de compétences.

Reste que dans un pays marqué par de fortes inégalités territoriales, l’intercommunalité apparaît comme une piste sérieuse pour rééquilibrer le développement et redonner confiance aux populations dans l’action publique. L’enjeu est clair : transformer une bonne idée en résultats concrets, visibles et mesurables.