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Gabon : «Ah les élections… avant=aujourd’hui=demain», le constat amer d’Eric Joël Bekale

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Dans un court message publié ce samedi 27 septembre 2025 sur ses réseaux sociaux, l’écrivain et observateur politique Eric Joël Bekale a résumé d’une formule lapidaire le malaise qui entoure le scrutin législatif et local en cours : « Ah les élections au Gabon… avant=aujourd’hui=demain… C’est vraiment compliqué… ». Une phrase qui résonne comme un aveu de lassitude, mais aussi comme un miroir tendu à une classe politique incapable de restaurer la confiance démocratique.

Une continuité des pratiques décriées. Derrière cette phrase ironique, c’est tout un système qui est pointé du doigt. Hier sous le Parti démocratique gabonais (PDG), aujourd’hui sous la Transition dirigée par Brice Clotaire Oligui Nguema, les scrutins restent entachés d’irrégularités : bulletins de vote absents dans certaines circonscriptions comme à Kango et Dienga, cartes d’électeurs portant des dates contradictoires, et suspicion d’ingérence dans la distribution du matériel électoral.

Pour Eric Joël Bekale, ce constat illustre une continuité inquiétante. « Avant=aujourd’hui=demain », écrit-il, comme pour souligner que les promesses de rupture se heurtent encore à la réalité d’une administration électorale perçue comme défaillante, voire partiale.

Une crise de confiance qui persiste

Au moment où les voix sont décomptés, le malaise est palpable parmi les électeurs. Dans plusieurs localités, des témoignages font état de frustrations et de soupçons de manipulation. Or, le processus actuel était censé marquer une étape vers une démocratie apaisée, après le coup d’État du 30 août 2023 présenté comme une « libération » des pratiques électorales biaisées.

Mais, pour beaucoup, la réalité d’aujourd’hui ressemble à un triste remake du passé. « Nous avions espéré une nouvelle ère, mais les mêmes travers ressurgissent », confie un électeur rencontré à Mouila.

Un défi pour la Ve République 

En soulignant que le passé ressemble étrangement au présent, la sortie d’Eric Joël Bekale interpelle directement les autorités de la Ve République. Car au-delà de l’organisation technique, c’est la crédibilité du processus démocratique qui est en jeu. Le CTRI a promis de « rendre le pouvoir au peuple » à travers des élections transparentes. Si le doute s’installe, c’est toute la légitimité des institutions à venir qui risque d’être fragilisée.

La formule lapidaire d’Eric Joël Bekale pourrait donc s’imposer comme un slogan amer : tant que les élections au Gabon ne seront pas réformées en profondeur, elles resteront pour beaucoup synonymes de « complications », de frustrations et de désillusions.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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