Gabon: affectée à Mimongo sans salaire, une enseignante de philosophie décède dans la précarité
Une jeune compatriote répondant au nom de Daniella Angue diplômée en philosophie de l’Ecole normale supérieure est passée de vie à trépas le dimanche 13 Février dernier à Libreville faute de moyens pour se soigner. Affectée en décembre 2020 à Mimongo, la jeune enseignante a passé 14 mois sans salaire loin des siens tout en continuant de donner cours jusqu’au mois de décembre, date de son retour à Libreville.
C’est un drame de plus et de trop dans le secteur éducatif. En effet, au nombre des 400 jeunes diplômés affectés dans l’hinterland, une enseignante de philosophie au nom de Danielle Angue. Au terme de sa formation couronnée par le diplôme de Master 2 soit baccalauréat +5, elle avait été affectée à Mimongo,chef-lieu du département d’Ogoulou dans la province de la Ngounié. Là-bas, elle va dispenser des cours aux apprenants avec ce brin de bienveillance qui la caractérise.
D’ailleurs, ses élèves l’aiment tellement que d’aucuns se permettent de l’aider à joindre les deux bouts. Et ce, du fait que depuis son affectation en décembre 2020, l’État gabonais ne lui a versé aucun centime. C’est donc en vendant des crêpes et des petits fours qu’elle va parvenir à supporter ce délaissement de la part des autorités publiques compétentes en tête desquelles le ministre de tutelle le Pr. Patrick Mouguiama-Daouda.
Ayant contracté une maladie qui va la ronger, l’enseignante de philosophie n’a d’autre choix que de revenir sur Libreville en décembre 2021. Une décision prise à contrecœur mais sa santé était en jeu. Une fois à Libreville, elle tente de se faire suivre par des médecins dans des hôpitaux publics. Mais la crise sanitaire liée à la Covid-19 ne facilite pas les choses. Daniella Angue n’a toujours pas de moyens pour suivre son traitement. Elle lutte jusqu’au dimanche 13 février dernier quand elle a rendu l’âme.
Une bien triste fin pour une compatriote qui a voué sa vie à sa formation avec pour objectif de servir la patrie. « Je me voyais enseigner la philosophie quelque part dans le Gabon, je me voyais parler de Nation, de conscience, de religion, de pouvoir… à ces enfants qui en ont besoin », aimait-elle répéter selon ses proches. Malheureusement, sa carrière a pris fin avant d’avoir commencé. Un drame qui devrait interpeller le ministre de tutelle qui ambitionne de recruter 704 enseignants vacataires alors même que des Daniella Angue meurent en silence .