Gabon: abus d’autorité, bavures, le silence des Commandants en chef questionne
À l’instar d’autres démocraties, le Gabon n’échappe pas à la regrettable vague d’abus d’autorité des gens en treillis qui occasionne des bavures très souvent passées sous silence. Outre l’omerta médiatique, les Commandants en chef desdits corps semblent consacrer l’impunité en faisant l’autruche dans des affaires de coups et blessures, extorsion et morts d’hommes.
Définie comme « une violence commise par un policier sans ordre de sa hiérarchie, typiquement lors de la maltraitance, physique ou verbale, d’une personne », la bavure dite policière tend à s’ériger en norme au Gabon. Contrôle avec retrait de documents du véhicule en dépit de leur régularité, usage de la force létale pour des différends personnels, l’agent de force de sécurité et de défense est un « super citoyen ».
En ce sens qu’il s’arroge le droit de nuire à autrui sans craindre aucune représaille de la part de la justice censée rétablir l’équilibre entre les individus et veiller au respect des droits et des devoirs de tous. Une situation qui serait tributaire du nombre excessif de mesures coercitives à l’initiative des Commandants en chef des corps armés. De la Gardé républicaine à la Gendarmerie nationale en passant par la Police.
Un phénomène décrié sous d’autres cieux qui a conduit à la mise en place des cellules habilitées à contrôler l’action des militaires et corps assimilés. Récemment à Ndendé, un adjudant de la Gendarmerie nationale aurait passé à tabac un élève pour la simple raison qu’il aurait convoité la même fille que lui. Présentation d’armes hors service, séquestration et torture. À Owendo, un jeune homme avait trouvé la mort lors d’une intervention des policiers. Et ce n’est qu’un bout du chapelet des faits.
