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Gabon : À quand une structure publique dédiée aux personnes addictes aux drogues ?

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Au Gabon, l’addiction aux drogues, particulièrement chez les jeunes, s’installe insidieusement dans le quotidien, sans susciter de réaction suffisante de la part des autorités. De Libreville aux provinces, le constat est alarmant avec des adolescents et jeunes adultes, souvent livrés à eux-mêmes, consomment des substances aux effets dévastateurs. 

À Libreville, il est à se demander comment dans un régime militaire la drogue a pu circuler librement ? Parfois à proximité des écoles et des marchés, aggravant un fléau qui menace la cohésion sociale. Pourtant, le pays manque cruellement de structures publiques dédiées au suivi et à la réhabilitation des personnes dépendantes, une lacune préoccupante face à l’ampleur de cette crise sanitaire et sociale.

Constat amer ! 

Dans les rues, les conséquences sont visibles et déplorables. Des jeunes, sous l’emprise de stupéfiants, errent, certains allant jusqu’à dormir sur la voie publique. Cette dérive, qui touche toutes les couches de la société, expose les familles à une détresse croissante, souvent démunies face à ce phénomène. Si l’État reste en retrait, quelques initiatives privées tentent de pallier ce vide. Parmi elles, la clinique Alia & Zéida Louma Eyougha (CAZE), ouverte en juin 2020 à Owendo, dans le quartier Awoungou.

Cette structure privée se distingue comme la première structure gabonaise dédiée à la désintoxication. Ce centre propose un accompagnement pluridisciplinaire, mobilisant médecins, psychiatres, psychologues, infirmiers, coachs sportifs, sophrologues et thérapeutes en art ou luminothérapie. Ce protocole structuré vise non seulement à soigner, mais aussi à favoriser la réinsertion sociale, offrant une alternative aux réponses répressives traditionnelles.

l’État attendu dans l’action !

Cependant, ces initiatives privées, bien que salutaires, restent insuffisantes face à l’ampleur du problème. La création d’un réseau national de centres publics de désintoxication, répartis équitablement sur le territoire, devient une priorité. Une telle infrastructure, dotée de moyens humains, médicaux et financiers, permettrait d’offrir à chaque jeune une chance réelle de se reconstruire.

Sans une politique nationale ambitieuse, le Gabon risque de sacrifier une génération entière à ce fléau. L’État doit agir rapidement pour garantir un accompagnement médical et psychologique accessible, renforcer la prévention et promouvoir la réinsertion. La lutte contre l’addiction ne peut plus se limiter à des efforts isolés : elle exige une mobilisation collective pour préserver la santé publique et l’avenir de la jeunesse gabonaise.

Ruth Koumba Ibouili

Gabon Media Time

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