Gabon: 95 000 éléphants de forêt recensés par Conservation Society
Une nouvelle enquête confirme que le Gabon est le plus grand bastion des éléphants de forêt africains en danger critique d’extinction. Cette étude menée par Wildlife Conservation Society (WCS), l’Agence des parcs nationaux du Gabon (ANPN) et Vulcan, la compagnie américaine spécialisée dans les questions des océans, du climat et de la conservation, estime d’ailleurs à 95 00 le nombre d’éléphants de forêt au Gabon, représentant environ 60 à 70% de la population restante.
L’information a été rendue publique le 18 novembre 2021 dernier via un communiqué de presse signé par Wildlife Conservation Society. Alors qu’il y a peu de temps encore, on estimait à 50 000 le nombre d’éléphants de forêt au Gabon, l’étude, menée par WCS, l’ANPN et Vulcan révèle que 95 000 éléphants vivent dans la forêt gabonaise. Selon les chercheurs, le Gabon compte la plus forte population d’éléphants de forêt, une espèce en danger d’extinction, que tout autre pays.
Pour recueillir les données nécessaires à l’étude des éléphants de forêt, l’équipe a parcouru 8 285 km et collecté un total de 4 058 échantillons de crottes sur 18 sites à travers le Gabon. Cette méthode, selon WCS, constitue une nouvelle direction innovante pour la surveillance des éléphants de forêt. Pour Christian Tchemambela, secrétaire exécutif de l’ANPN, c’est un pas en avant pour la recherche et la prise de décision. « Nos équipes ont développé des méthodes plus fiables, notamment dans notre laboratoire de génétique. Ces preuves scientifiques peuvent désormais être utilisées pour soutenir la prise de décision », a rapporté le communiqué.
Véritable jardin d’Eden africain, le Gabon demeure un refuge pour la faune en raison de son isolement relatif et de sa faible démographie, en particulier sur la côte. Emma Stokes, directrice régionale de WCS pour l’Afrique centrale et co-auteur de l’étude, a déclaré qu’avec la République du Congo, le Gabon « déterminera l’avenir de l’éléphant de forêt en Afrique ».
Toutefois les menaces émergeant du développement ou du braconnage demeurent. Selon le chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba, dans un discours : « gérer les forêts, protéger nos parcs et lutter contre les groupes criminels organisés et terroristes, qui pillent nos ressources naturelles, n’est pas facile. Cela nécessite une vigilance constante, un savoir-faire technique, une capacité logistique, un financement durable et surtout, des gestionnaires forestiers courageux, dévoués et incorruptibles », a-t-on pu lire.