Gabon : 8 mois après la mise en garde du CTRI, l’image du Gén. Oligui Nguema toujours utilisée à des fins partisanes
Malgré la mise en garde émise par le Comité de transition pour la restauration des institutions (CTRI) dans son communiqué n°050 du 15 mars 2024, concernant l’utilisation abusive de l’image du Président de la transition, le Général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema par certains partis politiques et mouvements, cette pratique persiste, huit mois plus tard.
En pleine campagne référendaire, les partisans du CTRI continuent de braver l’interdiction formulée par les militaires au pouvoir. Alors que lors de la publication du communiqué, le Lieutenant-Colonel Ulrich Manfoumbi Manfoumbi avait clairement indiqué que cette interdiction pourrait être suivie de sanctions en cas de récidive, l’absence de mesures concrètes semble avoir laissé libre cours à cette tendance. Que ce soit sur des t-shirts, des taxis ou lors de causeries, le visage du général Oligui Nguema continue d’être utilisé de manière opportuniste.
Attention à ne pas répéter les erreurs du passé
Lors de sa prestation de serment, le 4 septembre 2023, le Général Oligui Nguema s’était présenté comme le président de tous les Gabonais. Cependant, il semble que ce message de rassemblement n’ait pas été suffisamment compris ou respecté. Certains acteurs continuent de promouvoir des divisions identitaires, s’identifiant à des mouvements tels que « l’Obangamaisme » ou le « Kounanelisme », ce qui risque de recréer les mêmes clivages qui ont marqué l’ère Bongo-PDG.
Le CTRI, dans sa mise en garde du 15 mars 2024, avait souligné que les partis politiques étaient libres de mener leurs activités dans le respect des lois, mais que le Chef de l’État, en tant que garant des institutions, ne pouvait être associé à aucun mouvement ou parti spécifique. Néanmoins, « l’Oliguisme » semble prendre de plus en plus de place au sein de diverses formations politiques, avec des pancartes, des vêtements et même des banderoles à l’effigie du général-président Oligui Nguema, recréant un climat rappelant celui de l’ancien régime.
Pour tenter de mettre un terme à ces mauvaises habitudes, le CTRI avait souligné que « les partis politiques restent libres de mener leurs activités dans le cadre des lois et règlements en vigueur, le Chef de l’Etat en tant que garant des institutions républicaines est au-dessus des partis politiques et ne saurait avoir d’autres soutiens que celui du peuple gabonais ». Faut-il en arriver à des sanctions pour que l’image du Général Oligui Nguema soit enfin respectée ? Une réaction des autorités judiciaires est désormais attendue pour mettre un terme à cette situation.