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Gabon : 4 mois après, les résultats de l’enquête du sabotage de la centrale d’Alenakiri toujours attendus

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Quatre mois après le communiqué martial du CTRI annonçant l’ouverture d’une enquête sur un présumé sabotage de la centrale thermique d’Alenakiri, les Gabonais attendent toujours les résultats. Le 11 février 2025, le colonel Manfoumbi Manfoumbi dénonçait en effet un « acte criminel » orchestré pour « terroriser la population » et discréditer la Transition. Depuis, silence radio. Aucun auteur n’a été identifié, aucune suite judiciaire communiquée. Pourtant, les délestages se sont intensifiés, provoquant colère et exaspération dans le Grand Libreville, victime de blackouts récurrents.

Face à cette crise énergétique persistante, le ministre de l’Accès universel à l’Eau et à l’Energie, Philippe Tonangoye a pris la parole ce 30 mai sur Gabon1ère, pointant lui aussi des délestages dûs à des « sabotages » des installations. En effet, Dans un ton empreint de fermeté, il a dénoncé de « curieuses coïncidences » survenues quelques heures après la fin de l’administration provisoire de la SEEG. S’il a annoncé de nouvelles réunions de crise et promis des « mesures fortes », l’opinion publique reste sceptique. Ces discours alarmistes n’éloignent pas une réalité plus profonde à savoir, les promesses faites depuis février de traquer les responsables des supposés sabotages et qui sont jusque-là restées lettres mortes.

Un écran de fumée pour masquer une faillite structurelle

La rhétorique musclée du gouvernement apparaît de plus en plus comme un contre feu médiatique destiné à détourner l’attention des véritables causes de la crise. Les problèmes de la SEEG sont bien connus : infrastructures obsolètes, mauvaise gouvernance, investissements insuffisants. Pourtant, plutôt que d’y remédier en profondeur, les autorités préfèrent agiter le spectre du sabotage, sans livrer la moindre preuve tangible depuis des mois. Cette stratégie de diversion révèle surtout une incapacité chronique à affronter la réalité du secteur énergétique.

Alors que le chef de l’État avait lui-même promis la fermeté et la transparence, l’absence de comptes rendus sur l’enquête d’Alenakiri jette un doute sur la sincérité, voire la crédibilité de l’hypothèse avancée. Au lieu d’identifier les responsables du prétendu sabotage, c’est la responsabilité de l’État dans la défaillance des services publics qui est de plus en plus pointée du doigt. Les délestages impactent écoles, hôpitaux, entreprises, mais aussi les ménages. Pendant que les autorités multiplient les réunions de crise, les Gabonais attendent des actes et surtout, des résultats.

Karl Makemba

Engagé et passionné, Karl Makemba met son expertise et sa plume au service d’une information rigoureuse et indépendante. Fidèle à la mission de Gabon Media Time, il contribue à éclairer l’actualité gabonaise avec une analyse approfondie et un regard critique. "La liberté d'expression est la pierre angulaire de toute société libre." – Kofi Annan

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