Gabon : 3,2 % des exportations en 2024 vers les États-Unis

En 2024, les États-Unis n’ont représenté que 3,2 % des exportations gabonaises, selon la Banque mondiale. Un chiffre qui illustre la faiblesse des échanges bilatéraux en volume et interroge sur les perspectives de diversification des marchés.
D’après les données préliminaires compilées par la Banque mondiale, la contribution des États-Unis au commerce extérieur gabonais reste modeste. Avec seulement 3,2 % des exportations totales, la première puissance économique mondiale se situe loin derrière les principaux clients du Gabon, à commencer par la Chine (31,2 %), l’Italie (10,5 %) ou encore l’Indonésie (9,9 %).
En comparaison continentale, les Amériques — comprenant l’Amérique du Nord et du Sud — captent environ 10 % des exportations gabonaises, une part dominée par le Brésil (6,2 %), devant les États-Unis et, plus marginalement, d’autres pays de la région.
Un commerce dominé par le pétrole mais limité en volume
Historiquement, les échanges avec les États-Unis sont principalement tirés par les exportations de pétrole brut et, dans une moindre mesure, de manganèse et de bois. Toutefois, la structure actuelle des flux reflète une demande américaine modérée vis-à-vis des hydrocarbures gabonais, face à une concurrence accrue de fournisseurs plus proches géographiquement ou stratégiquement intégrés dans les chaînes d’approvisionnement américaines.
Selon les économistes, cette faible proportion s’explique aussi par le positionnement géopolitique et commercial du Gabon, dont les volumes d’exportation sont orientés en priorité vers les marchés asiatiques à forte croissance, plus compétitifs en termes de prix et de conditions contractuelles.
Des opportunités encore sous-exploitées
Pour plusieurs analystes, l’axe Libreville–Washington reste en deçà de son potentiel. « Les États-Unis pourraient représenter un relais de croissance pour certains produits gabonais transformés, mais cela suppose un travail diplomatique et commercial ciblé, ainsi qu’une adaptation aux normes strictes du marché américain », observe un expert du commerce international basé à Libreville.
La Banque mondiale, dans son rapport sur l’économie gabonaise, rappelle par ailleurs que la levée des obstacles logistiques et réglementaires — notamment la réduction des délais portuaires et l’allégement des procédures douanières — pourrait favoriser une diversification des débouchés, y compris vers l’Amérique du Nord.
GMT TV