Gabon : 3 364 milliards de dépenses de fonctionnement en 2024

Les dépenses publiques ont atteint un niveau record en 2024, s’élevant à 3 364,7 milliards de FCFA, selon le Tableau de bord de l’économie 2024. Cette enveloppe marque une hausse de 21,1 % par rapport à l’année précédente, confirmant la vigueur de la dépense publique dans un contexte de relance économique. L’ensemble des composantes budgétaires a progressé, notamment les dépenses de fonctionnement (+13,6 %), qui demeurent le principal poste de dépense, représentant plus de la moitié du budget total. Le poids global des dépenses dans le PIB a également augmenté, atteignant 26,6 %, soit trois points de plus qu’en 2023.

Cette progression des dépenses de fonctionnement s’explique par la hausse de la masse salariale, passée à 894,1 milliards de FCFA (+8 %), et par la flambée des dépenses de transferts, qui ont bondi de 43,8 % pour atteindre 494 milliards de FCFA. Cette dernière catégorie est particulièrement tirée par la subvention des produits pétroliers, évaluée à 126,8 milliards de FCFA, en hausse de 32,4 %. Le gouvernement a donc continué à soutenir le pouvoir d’achat des ménages et à compenser la hausse des coûts énergétiques, malgré les contraintes budgétaires.

Une structure budgétaire encore dominée par les charges courantes

Si ces dépenses traduisent la volonté de préserver la stabilité sociale, elles mettent également en lumière la rigidité des charges de fonctionnement dans les finances publiques du pays. À elles seules, elles absorbent 50,5 % des dépenses totales, limitant ainsi les marges de manœuvre pour l’investissement productif. À noter toutefois une légère contraction des dépenses de biens et services, en baisse de 4,2 % à 312,6 milliards de FCFA, signe d’un effort de rationalisation des dépenses administratives.

Parallèlement, les dépenses d’investissement ont presque doublé, atteignant 529,6 milliards de FCFA (+98,2 %), grâce à la réalisation de projets d’infrastructures routières, sociales et énergétiques financés sur ressources propres. Toutefois, l’augmentation continue des dépenses courantes pourrait, à moyen terme, peser sur l’équilibre budgétaire, si elle n’est pas accompagnée d’une amélioration significative des recettes fiscales et d’une meilleure maîtrise des transferts publics. Le gouvernement devra ainsi concilier soutien social et discipline budgétaire, afin d’assurer la soutenabilité de ses finances dans les prochaines années.