Gabon : 2,2 milliards FCFA payés par an pour 24 baux inoccupés !
Le recensement exhaustif du patrimoine immobilier mené conformément à la décision du Conseil des Ministres du 30 mai 2025 a révélé un scandale grandeur nature. En effet, lors du Conseil des ministres du 4 décembre 2025, le gouvernement a révélé qu’il continue de verser chaque année plus de 2,2 milliards de francs CFA pour louer 24 bâtiments totalement inoccupés et souvent vétustes.
Le communiqué final du conseil des ministres a laissé bouche-bée les gabonais avec la révélation sur les « baux fantômes » qui représentent à eux seuls près de 10 % du budget annuel consacré aux loyers de l’État. L’audit, lancé après la décision du Conseil des ministres du 30 mai 2025, a passé au peigne fin 91 baux dont le loyer mensuel dépasse 500 000 FCFA TTC. Le montant global de ces seuls contrats atteint l’effarant total de 24,666 milliards FCFA par an.
À qui profite le paiement des loyers des espaces inoccupés ?
Parmi les 91 baux recensés il y a 24 qui sont purement et simplement vides et ce, depuis des années. Le tout pour un coût annuel de 2 293 018 320 FCFA. Sapristi ! Des bâtiments délabrés, sans eau ni électricité fonctionnelles, continuent pourtant d’être réglés rubis sur l’ongle par le Trésor public. Il s’agit ni plus ni moins que d’une hémorragie financière inacceptable. Pourquoi continuer à gaspiller des deniers publics alors même que ces espaces ne servent à rien ? D’aucuns y voient un blanchiment d’argent.
Mais au-delà de ces 24 baux inoccupés, l’audit a également permis de mettre en relief l’existence de 67 contrats entachés d’irrégularités fiscales graves. En l’occurrence le non-paiement de la Taxe sur les loyers immobiliers en abrégé TSIL et de l’Impôt sur les revenus des personnes physiques (IRPP). Techniquement c’est un manque à gagner supplémentaire de 3,059 milliards FCFA pour l’État. Face à ce constat accablant, le président de République et Chef du gouvernement a ordonné la résiliation ou renégociation sans délai des 24 baux inoccupés et des contrats irréguliers.
Pour ce qui est des impayés fiscaux, il est évoqué la régularisation et le recouvrement des sommes dues. Notons que selon les projections officielles, ces décisions pourraient permettre à l’État d’économiser jusqu’à 8,324 milliards FCFA par an, soit plus du tiers du budget actuel consacré à ces seuls 91 baux. Ce nouveau scandale est la preuve, s’il en fallait encore, que la restauration des institutions n’a pas emporté le changement des mentalités. Toute chose qui impose une sévérité exemplaire envers tous les acteurs de cette chaîne de gaspillage de deniers publics. Et ce, par action ou omission.








GMT TV