Gabon : 19 magistrats devant le conseil de discipline pour corruption et abus de pouvoir

La justice gabonaise se regarde dans le miroir. Le jeudi 8 août 2025, le secrétaire permanent du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), Ayo Mba Akolly, a ouvert les travaux du conseil de discipline examinant des cas de fautes professionnelles impliquant 19 magistrats. Accusations : corruption, abus de pouvoir, extorsion de fonds. Des dérives qui ternissent l’image d’un corps censé incarner l’intégrité et l’impartialité.
Un mal profond dans la magistrature. Ces hauts cadres de l’administration judiciaire devront répondre de faits graves, contraires aux principes d’éthique et de déontologie qui fondent leur fonction. Les dossiers, mis en état par le secrétariat permanent du CSM, mettent en lumière des pratiques qui sapent la confiance des citoyens envers la justice.
« Cette procédure vise à éradiquer les comportements déviants et à réaffirmer l’intégrité de la magistrature », a affirmé Mme Mba Akolly, rapporte l’Agence gabonaise de presse (AGP). Un engagement qui, sur le papier, s’inscrit dans la volonté affichée par les autorités de la 5ème République de restaurer l’État de droit.
Sanctions attendues au sommet de l’État
Les décisions disciplinaires du secrétariat permanent seront rendues publiques lors du prochain Conseil supérieur de la magistrature, présidé par Brice Clotaire Oligui Nguema, chef de l’État et chef du gouvernement et président du supérieur de la magistrature. Une instance où chaque sanction revêt une portée symbolique forte : celle de dire si, oui ou non, la justice gabonaise est prête à balayer devant sa porte.
Derrière ces procédures se joue la crédibilité même du système judiciaire gabonais. Les justiciables, souvent premiers témoins d’injustices ou de favoritismes, attendent des mesures exemplaires pour tourner la page d’une impunité trop longtemps tolérée.
Une épreuve de vérité pour la justice gabonaise. Si l’affaire se solde par des sanctions proportionnées et effectives, elle pourrait marquer un tournant dans la lutte contre la corruption judiciaire. Mais si les sanctions sont faibles ou sélectives, le risque est grand de renforcer le sentiment d’une justice à deux vitesses. En plaçant 19 de ses membres face à leurs responsabilités, la magistrature gabonaise joue ici bien plus que sa réputation : elle engage son avenir et sa capacité à incarner, réellement, la loi pour tous.
GMT TV