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Gabon : 18 ans de prison ferme pour le multirécidiviste Jean-Noël Mouele

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C’est une page judiciaire qui se tourne pour l’un des profils les plus dangereux du grand banditisme à Libreville. Jean-Noël Mouele, déjà bien connu des services de sécurité pour ses multiples antécédents et évasions, a été condamné à 18 ans de réclusion criminelle la semaine dernière par la Cour criminelle de Libreville, rapporte le quotidien L’Union. Il était poursuivi pour association de malfaiteurs, vol avec violence et vol à main armée, dans une affaire remontant à janvier 2017.

Dans la nuit du 16 au 17 janvier de cette année-là, aux alentours de 4h du matin, quatre individus armés avaient fait irruption dans une habitation familiale au quartier PK12. Les occupants, dont un enfant, avaient été violemment ligotés pendant que les malfaiteurs dérobaient plusieurs biens, notamment des appareils électroménagers. L’un des membres de la famille avait été poignardé après avoir tenté de résister.

Une récidive aggravante et un profil jugé « extrêmement dangereux »

Selon le dossier d’accusation, Jean-Noël Mouele faisait partie du commando. Il avait été arrêté avec son complice Wilfried Otsaghé Ndong, placé sous mandat de dépôt dès le 18 janvier 2017. Cependant, seul Mouele comparaissait à l’audience, son coaccusé étant toujours en fuite au moment du procès.

Lors des débats, le Ministère public a dressé un portrait accablant de l’accusé, soulignant ses multiples condamnations passées, dont l’une pour coups mortels lors d’une rixe à Charbonnages en 2021, qui avait coûté la vie à un jeune bachelier. Il a également rappelé que Mouele s’était évadé à plusieurs reprises de détention, renforçant l’image d’un individu « insaisissable, violent et irréformable ». « C’est un personnage très dangereux qui mérite de rester derrière les barreaux et non à l’extérieur », a martelé le représentant du parquet, en requérant 20 ans de réclusion.

Une ligne de défense axée sur l’humanité de l’accusé

Face à ces accusations lourdes, l’avocat de Jean-Noël Mouele a tenté une plaidoirie de clémence. Soulignant que son client avait reconnu les faits et collaboré à l’enquête, il a mis en avant une histoire personnelle difficile, marquée par la marginalisation, la précarité et l’absence de repères familiaux.

« Ce n’est pas un monstre, c’est un homme. Peut-être brisé, mais encore capable de rédemption », a plaidé la défense. Un argument qui n’a pas convaincu la Cour criminelle. Le verdict est tombé : 18 ans de prison ferme. Une peine lourde, à la mesure des actes commis et du parcours de l’accusé.

Ce jugement, rendu dans un contexte où la justice gabonaise cherche à se montrer plus ferme face à la recrudescence des violences urbaines, envoie un signal fort. Il marque également la fin d’une cavale judiciaire de plus de huit ans pour Jean-Noël Mouele, désormais contraint de purger une peine sans appel.

Morel Mondjo Mouega

Titulaire d'une Licence en droit, l'écriture et la lecture sont une passion que je mets au quotidien au profit des rédactions de Gabon Media Time depuis son lancement le 4 juillet 2016 et de GMTme depuis septembre 2019. Rédacteur en chef

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