Gabon : 14 ans sans routes, Blaise Louembé renvoie Oyiba à son propre bilan

Dans une sortie remarquée, Blaise Louembé, président du Parti démocratique gabonais (PDG), a frontalement interpellé son ancien camarade Jean-Pierre Oyiba sur son bilan au ministère des Travaux publics. En réponse aux critiques récurrentes sur l’état déplorable des routes, Louembé a rappelé une réalité implacable : Oyiba a dirigé ce portefeuille stratégique pendant quatorze ans.

« 14 ans, rien n’est fait ». Devant ses militants, Blaise Louembé n’a pas mâché ses mots : « Mais rien n’est fait, pourquoi ? Il n’y a pas les routes. Et qui est chargé de faire les routes ? Ce n’est pas le ministre des Travaux publics ? Pendant 14 ans, rien n’est fait. » Un rappel qui sonne comme une mise en accusation directe contre Jean-Pierre Oyiba, aujourd’hui figure de proue du courant des « Bâtisseurs ».

En ciblant ainsi son ancien collègue, Louembé entend démontrer que les promesses actuelles des « Bâtisseurs » manquent de crédibilité, puisque leurs principaux leaders n’ont pas su relever les défis d’hier.

Les populations ne doivent pas « payer deux fois »

Pour le président du PDG, les habitants de la Ngounié et du reste du pays ne peuvent servir de victimes expiatoires des contradictions politiques. « On n’a pas le droit d’être niés sur la terre de nos ancêtres, là où le Parti démocratique gabonais est né, et raconter des mensonges », a-t-il insisté, dénonçant une stratégie électorale basée sur l’oubli volontaire.

En filigrane, Louembé accuse Jean-Pierre Oyiba de vouloir se présenter en homme providentiel après avoir laissé un secteur vital dans une situation de délabrement avancé.

Une bataille de légitimité

Au-delà des routes, ce duel entre Blaise Louembé et Jean-Pierre Oyiba traduit un affrontement plus large pour le contrôle du récit politique. Les « Bâtisseurs » cherchent à capitaliser sur la dynamique du président Oligui Nguema, tandis que le PDG revendique la constance et la fidélité.

Dans ce contexte, Louembé joue la carte de la vérité historique : rappeler aux électeurs le bilan des uns et des autres pour éviter, dit-il, que « les populations ne soient trompées une seconde fois ».