Gabon: 12000 emplois formels et des milliers d’autres informels, détruits en 2020 par la crise de Covid-19
Face à la presse ce vendredi 12 février 2021 au cours de la conférence du gouvernement sur la situation épidémiologique, la ministre de la Fonction publique, de l’Emploi et du Travail, Madeleine Edmée Berre, a fait l’économie des emplois qui ont été détruits par la conjoncture actuelle. Si elle évoque le chiffre de 12000 emplois formels pour matérialiser la gravité d’une situation gérée jusque-là de manière approximative par le gouvernement, l’ancienne responsable du service juridique et fiscal de Deloitte n’a toutefois pas évoqué les milliers d’emplois informels et le chômage galopant.
Le ralentissement du commerce mondial, notamment dans les secteurs pétrolier et minier, a eu un impact non négligeable sur la situation de l’emploi en Afrique et au Gabon. Ainsi, selon la ministre de l’Emploi, de la Fonction Publique, du Travail et de la Formation professionnelle, Madeleine Edmée Berre, la crise sanitaire liée à la Covid-19 a provoqué la perte d’un peu plus de 12 000 emplois en 2020 dans le pays.
En effet, entre baisse d’investissements notamment dans le secteur pétrolier, baisse d’activités dans le secteur touristique et dans les secteurs informels, la situation de l’emploi déjà précaire avant la pandémie, s’est particulièrement dégradée principalement à Libreville et à Port Gentil. Exacerbée par des mesures de confinement excessives au regard de la situation épidémiologique actuelle, ces pertes d’emplois pourraient encore s’aggraver.
Si l’on y ajoute la baisse programmée de l’emploi qui toucherait plus particulièrement les travailleurs non qualifiés et le secteur informel, cette situation devrait sans aucun doute aggraver un peu plus les inégalités et la précarisation, d’une population qui comptait avant la pandémie plus de 600 000 personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté. Avec une absence de réelles mesures d’accompagnement, difficile d’imaginer l’exécutif « préserver le modèle social ».