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Franceville : un ressortissant tchadien écroué pour vol de téléphone

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À Franceville, un jeune ressortissant tchadien de 18 ans a été placé sous mandat de dépôt après le vol d’un téléphone portable dans une boutique du quartier Potos. Au-delà du fait divers, cette affaire met en lumière l’oisiveté et l’absence de politiques publiques capables d’offrir des perspectives réelles à une jeunesse en rupture.

Les faits remontent à plusieurs jours lorsqu’un commerçant du quartier Potos, situé dans le 1er arrondissement de Franceville, signale la disparition de son téléphone portable. La plainte déposée au commissariat central déclenche une enquête qui mènera finalement à l’interpellation de Karim Abdoul, 18 ans, identifié grâce aux indices collectés par les enquêteurs.

Un acte isolé dans un environnement propice à la délinquance

Déjà connu des services de police pour des faits similaires, le jeune tchadien n’a opposé aucune résistance lors de son arrestation. Présenté devant le magistrat instructeur du tribunal de première instance de Franceville, il a été écroué à la prison centrale où il attend désormais son jugement.

Si l’affaire semble relever du vol ordinaire, elle met cependant en lumière une réalité alarmante : la précarité et l’oisiveté qui frappent une grande partie de la jeunesse, en particulier dans les quartiers populaires. À Potos comme ailleurs, l’absence d’espaces de formation, de centres d’apprentissage, d’activités culturelles ou sportives laisse de nombreux jeunes livrés à eux-mêmes.

Faute d’opportunités, certains glissent vers la petite criminalité, souvent par survie, parfois par désœuvrement. Les forces de l’ordre de Franceville et de la plupart des grandes villes du pays confirment d’ailleurs une recrudescence de petits vols commis par des mineurs et jeunes adultes sans activité, sans accompagnement et sans encadrement.

Le besoin urgent d’une politique publique dédiée à la jeunesse

Cette affaire rappelle, s’il en était encore besoin, l’urgence d’une stratégie nationale claire en faveur de la jeunesse : insertion professionnelle, lutte contre l’oisiveté, renforcement des centres socio-éducatifs, accès aux formations qualifiantes, accompagnement psychosocial.

À défaut d’offrir des alternatives viables, la société continuera de produire des trajectoires brisées et des destins qui auraient pu être évités. Le cas de Karim Abdoul n’est pas une exception : il est le symptôme d’un système qui peine encore à offrir à chaque jeune une place, un avenir, une option autre que la déviance.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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