Derniers articlesJUSTICE

Franceville : un étudiant condamné à 6 mois ferme pour un vol aggravé

Ecouter l'article

Le tribunal de première instance de Franceville a condamné, mercredi dernier, un étudiant de l’Université des sciences et techniques de Masuku (USTM) à six mois de prison ferme pour vol aggravé. En cause : l’intrusion nocturne dans un domicile, facilitée par l’usage du feu, et le vol de deux bouteilles de gaz et d’un téléphone portable.

Franceville a été, mercredi dernier, le théâtre d’une audience correctionnelle aussi déroutante que préoccupante. Keffil Rone Poati N’dounga, étudiant de 25 ans en deuxième année de DUT Architecture à l’USTM, a été reconnu coupable de vol aggravé et condamné à six mois d’emprisonnement ferme par le tribunal de première instance de la capitale provinciale du Haut-Ogooué.

Les faits remontent au 22 novembre dernier, dans le quartier Mbaya. Ce jour-là, M. B. T., propriétaire des biens dérobés, a saisi la brigade de gendarmerie après avoir constaté une effraction à son domicile. L’enquête, rapidement menée, a conduit à l’interpellation du jeune étudiant.

Une intrusion facilitée par l’usage du feu

Devant les enquêteurs puis à la barre, le prévenu a fini par reconnaître les faits après les avoir initialement niés. Il a expliqué avoir entendu la sonnerie d’un téléphone à l’intérieur de la maison avant de brûler, à l’aide d’un briquet, un rideau anti-moustique afin de pénétrer dans le logement.

« J’ai pris les deux bouteilles de gaz et le téléphone avant de m’enfuir. Je demande vraiment pardon », a-t-il déclaré devant le tribunal, indiquant avoir agi dans le but d’obtenir un peu d’argent. Un mode opératoire qui a particulièrement retenu l’attention des magistrats, en raison du risque d’incendie lié à l’utilisation du feu dans un quartier résidentiel.

Une incompréhension face au profil de l’accusé

Dans ses réquisitions, le ministère public a exprimé son profond étonnement face à la gravité et au caractère réfléchi de l’infraction. Le parquet a notamment souligné le danger manifeste qu’aurait pu entraîner l’usage du briquet, mettant en péril non seulement le domicile visé, mais aussi les habitations voisines.

Les juges se sont, eux aussi, interrogés sur le parcours du prévenu, décrit comme un étudiant en formation supérieure, « potentiellement promis à une carrière brillante », mais auteur d’un acte qualifié de « moralement répréhensible ». Une contradiction qui a nourri la consternation au sein de la salle d’audience.

La rigueur de la loi, sans distinction de statut

Après délibération, la juridiction a rendu un verdict sans appel : six mois d’emprisonnement ferme. Les magistrats ont précisé que cette décision visait à marquer la gravité des faits et à rappeler un principe fondamental : aucun statut social ou scolaire ne saurait exonérer un justiciable de la rigueur de la loi.

Cette affaire relance, une fois de plus, le débat sur la précarité étudiante, la tentation de la délinquance et la responsabilité individuelle. À Franceville comme ailleurs, la justice entend rappeler que la compréhension des difficultés sociales ne peut justifier des actes mettant en danger les personnes et les biens.

Lyonnel Mbeng Essone

Rédacteur en chef adjoint, je suis diplômé en droit privé. J'ai longtemps fourbi mes armes dans les cabinets juridiques avant de me lancer dans le web journalisme. Bien que polyvalent, je me suis spécialisé sur les questions sociétés, justice, faits-divers et bien sûr actualités sportives.

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

GMT TV

Bouton retour en haut de la page