Franceville : 12 mois de prison pour un agent municipal surpris à voler des sardines fumées

À Franceville, un agent de la mairie centrale a été condamné à 12 mois de prison ferme pour vol aggravé. Pris en flagrant délit au grand marché de la ville, Paul Jean Wavé Nzembi, 42 ans, a reconnu avoir dérobé sacs de sardine fumée, vêtements et chaussures pour nourrir sa famille, rapporte L’Union. Un fait divers qui suscite indignation et interroge sur la précarité sociale.

Un piège tendu par les commerçantes. Les faits remontent à avril 2025. Pendant plusieurs semaines, des commerçantes du grand marché de Franceville constatent la disparition récurrente de leurs marchandises : sacs de sardine fumée, ballots d’habits et chaussures. Excédées, elles décident de piéger l’auteur de ces vols.

Aux premières heures d’une matinée, vers 4h, elles surprennent un homme en train de subtiliser leurs biens. À leur grande surprise, il s’agit de Paul Jean Wavé Nzembi, agent de la mairie centrale. Immédiatement neutralisé, il est conduit au commissariat central, où une plainte est déposée contre lui.

« J’ai volé pour nourrir ma famille »

Placée sous mandat de dépôt, l’affaire a été jugée en audience correctionnelle ordinaire de flagrant délit. À la barre, l’agent municipal a reconnu les faits sans détour : « J’ai dérobé les sacs de sardine pour manger avec ma petite famille. Quant aux vêtements, je les ai partagés à mes neveux », a-t-il avoué devant le magistrat.

Le ministère public, considérant la gravité des faits, a requis 12 mois de prison ferme assortis d’une amende de 100 000 francs. Le tribunal est allé au-delà, condamnant Nzembi à 12 mois d’emprisonnement ferme et au paiement de 150 000 francs CFA chaque fin de mois en réparation.

Entre indignation et malaise social

L’affaire a suscité l’indignation des commerçantes, qui dénoncent l’insécurité croissante dans les marchés. Mais elle soulève aussi un malaise social, révélant la détresse d’un père de famille contraint, selon ses propres mots, de voler pour nourrir ses proches.

Au-delà du cas individuel, cette condamnation met en lumière la question de la précarité sociale et de la sécurité économique des fonctionnaires municipaux, souvent confrontés à des conditions de vie difficiles.

À Franceville comme ailleurs, ce fait divers rappelle que derrière certains délits se cachent parfois des réalités sociales complexes, que la justice ne peut occulter