France: Michel Atangana et l’AAOA saisissent Macron pour la détention «arbitraire» de BLA
Reconnu « victime de violences volontaires » pendant 17 ans d’emprisonnement au Cameroun, Michel Thierry Atangana a récemment adressé un courrier au Chef de l’État français Emmanuel Macron pour dénoncer la « détention arbitraire » de Brice Laccruche-Alihanga. S’appuyant sur son Association atangana contre l’oppression et l’arbitraire (AAOA), l’agent humanitaire entend sortir l’ancien Directeur de cabinet d’Ali Bongo Ondimba des geôles de Gros-bouquet.
Placé depuis novembre 2019 en détention préventive à la maison d’arrêt de Libreville puis condamné à 5 ans d’emprisonnement pour avoir « menti sur l’identité de son géniteur », Brice Laccruche-Alihanga croupit en « isolement » et ce, depuis plusieurs mois. En dépit des dénonciations répétées de ses avocats et de la société civile mais également des organismes internationaux de défense de droits humains, l’ancien Directeur de cabinet d’Ali Bongo Ondimba semble abandonné à son triste sort.
Heureusement, Brice Laccruche-Alihanga peut compter sur un soutien de poids en la personne de Michel Thierry Atangana. Ce Français incarcéré depuis 17 ans de manière « abritraire » au Cameroun avant de recouvrer sa liberté grâce à l’implication personnelle du Quai d’Orsay et des Nations-Unies, a décidé de prendre fait et cause pour « BLA ». Pour ce faire, son association Atangana contre l’oppression et l’arbitraire (AAOA), basée à Saint-Pol, a déposé un courrier sur la table du Chef de l’État français.
Une dénonciation cosignée par ses avocats transmise à Emmanuel Macron, à son épouse, au Garde des Sceaux et à la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, pour les alerter sur la situation du Franco-Gabonais. « Une telle situation est inadmissible, elle est choquante, elle révèle l’inhumanité méprisante des autorités locales qui estiment qu’on peut détenir arbitrairement, qu’on peut maltraiter un prisonnier, qu’on peut se moquer d’une justice étrangère […]. Il est inacceptable que la France puisse être malmenée à ce point à propos d’un de ses ressortissants par un régime qui ne cache plus sa dérive totalitaire », a-t-il conclu.
Pour information, Michel Thierry Atangana est un ingénieur français qui voit sa vie basculée le 12 mai 1997 lorsqu’il est arrêté par les forces spéciales camerounaises à Yaoundé. Jeté en prison, sans explication ni mandat d’arrêt, il est maintenu en isolement pour « détournements de l’argent public par le biais du consortium d’entreprises ». Des accusations jamais soutenues par des éléments matériels. Selon l’État camerounais, les fonds prétendument détournés auraient servi à financer Titus Edzoa, ancien conseiller du président Paul Biya, qui ambitionne de se présenter à l’élection présidentielle contre l’homme fort du Cameroun. Au coeur d’une chasse à l’homme, le président de l’AAOA passera 17 ans avant d’être libéré en 2014 après un combat des organismes internationaux.