France : l’ambassadeur d’Afrique du Sud retrouvé mort au pied d’un hôtel à Paris

L’ambassadeur d’Afrique du Sud en France, Nathi Mthethwa, a été retrouvé mort ce mardi 30 septembre 2025 au pied d’un hôtel parisien. Les premières constatations évoquent un suicide, selon des sources proches du dossier.

Le corps de Nkosinathi Emmanuel Nathi Mthethwa, âgé de 58 ans, a été découvert à l’aplomb de l’hôtel Hayat, situé porte Maillot, à Paris. Selon le parquet, la fenêtre sécurisée de la chambre qu’il occupait au 22ᵉ étage avait été forcée. Les enquêteurs privilégient à ce stade la thèse d’un geste désespéré.

Sa disparition avait été signalée la veille par son épouse, qui avait alerté les autorités après avoir reçu un message inquiétant de sa part. L’enquête a été confiée à la Brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP) de la police judiciaire parisienne.

Un parcours politique marqué par la lutte

Ancien ministre des Arts et de la Culture de 2014 à 2019, puis ministre des Sports, Arts et Culture jusqu’en 2023, Nathi Mthethwa était une figure politique respectée en Afrique du Sud. Il avait marqué les esprits en juillet 2019 en rendant hommage au chanteur Johnny Clegg, dit le « Zoulou blanc » : « Par sa musique, il nous a inspiré courage alors que nous luttions pour sortir d’une longue nuit de désespoir », avait-il déclaré.

Militant de longue date au sein du Congrès national africain (ANC), il avait appartenu à l’aile militaire du mouvement durant l’apartheid et avait été arrêté en 1989, à l’époque de l’état d’urgence. Après la fin de l’apartheid, il s’était imposé comme l’un des cadres influents de l’ANC, parti au pouvoir depuis 1994.

Une disparition qui interroge

Ce décès brutal suscite une vive émotion dans les milieux diplomatiques et politiques, tant en Afrique du Sud qu’à l’étranger. Les autorités sud-africaines n’ont pas encore officiellement réagi, mais plusieurs observateurs rappellent que Nathi Mthethwa avait récemment traversé une période difficile, marquée par des signes de dépression.

Cette disparition vient clore de manière tragique le parcours d’un homme engagé, qui aura consacré sa vie à la lutte contre l’apartheid, à la culture et à la diplomatie. À Paris, les enquêteurs poursuivent leurs investigations pour établir les circonstances exactes de ce drame.