Forêts gabonaises : la France annonce un investissement de plus de 11 milliards FCFA via l’AFD
En visite d’État à Libreville, le président français Emmanuel Macron a confirmé un financement de 17 millions d’euros, soit un peu plus de 11 milliards de FCFA, destiné à soutenir la stratégie gabonaise de financement innovant pour la protection des forêts. Une annonce qui inscrit le Gabon au cœur d’un partenariat renforcé autour de la valorisation durable de son capital naturel.
Un appui financier pour structurer les nouveaux mécanismes verts. S’exprimant à la Baie des Rois lors d’une conférence consacrée à l’environnement, Emmanuel Macron a dévoilé l’un des engagements économiques phares de sa visite : l’Agence française de développement (AFD) financera un programme dédié au pilotage, à l’expertise et à la mise en œuvre de la plateforme nationale gabonaise pour les financements forestiers.
« L’AFD va accompagner cette stratégie par un projet spécifique de 17 millions d’euros », a déclaré le président français, insistant sur la philosophie « respectueuse et gagnant-gagnant » qui, selon lui, caractérise la nouvelle dynamique entre Paris et Libreville.
Les experts franco-gabonais devront finaliser dans les mois à venir les outils structurants du programme, notamment le crédit carbone synthétisé, le crédit biodiversité, ainsi que des mécanismes de paiement pour services écosystémiques. Des instruments considérés comme essentiels pour sécuriser des ressources pérennes dédiées à la forêt.
Oligui Nguema rappelle 50 ans d’efforts sans compensation
Face à son homologue, le président Brice Clotaire Oligui Nguema a tenu à rappeler une vérité souvent éludée dans les débats internationaux. Depuis plus d’un demi-siècle, a-t-il souligné, le Gabon porte seul le coût de la préservation de ses forêts, sans compensation réelle, alors même que celles-ci jouent un rôle déterminant dans la régulation climatique mondiale.
« Cette situation n’est plus acceptable », a affirmé le chef de l’État, appelant à un changement profond dans les mécanismes de financement dédiés à la conservation.
Pour lui, la protection environnementale doit désormais s’inscrire dans une logique économique créatrice de valeur, au bénéfice des communautés qui assurent la conservation du capital forestier national. Il plaide ainsi pour une approche fondée sur la valorisation durable et la monétisation des ressources naturelles.
Former une “génération verte” pour transformer le secteur
Dans cette perspective, le Gabon envisage la création d’un programme conjoint de formation destiné à bâtir une véritable « génération verte ». Objectif annoncé : former 250 experts en cinq ans dans des domaines clés tels que l’économie verte, les sciences environnementales, le droit de l’environnement et le développement durable.
Cette stratégie traduit l’ambition du pays de consolider son leadership environnemental tout en convertissant la protection des forêts en moteur réel de croissance, d’emploi et de souveraineté économique.








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