Gabon : quid de la valorisation du CEPE ?

Le Certificat d’études primaires élémentaires (CEPE) marque la fin du cycle primaire et permet l’entrée au collège. Autrefois perçu comme un précieux sésame, il semble aujourd’hui relégué au second plan, au point qu’on peut se demander s’il compte encore parmi les diplômes véritablement reconnus dans le parcours scolaire de l’apprenant.
Lors de la session 2024, le CEPE a enregistré un taux de réussite nationale de 92,21 %. Un excellent résultat qui traduit les efforts fournis par les élèves pour l’obtenir. Et pourtant, un constat déroutant s’impose, ce diplôme paraît avoir perdu de sa valeur. Il est devenu rare de voir des offres d’emploi mentionnant le CEPE comme critère de recrutement, alors qu’il demeure un jalon essentiel dans le système éducatif.
Le CEPE, un diplôme sans valeur aujourd’hui ?
Le pré-primaire et le primaire sont des étapes fondamentales de la formation d’un enfant. Ces classes permettent d’apprendre à lire, écrire, compter et s’exprimer correctement. Il est donc impensable de franchir les portes du collège sans avoir validé ces acquis. Obtenir le CEPE devrait ainsi ouvrir des perspectives, y compris professionnelles, pour ceux qui en sont titulaires.
Pourquoi alors n’existe-t-il quasiment aucune offre d’emploi mentionnant « CEPE exigé » ?
Pis encore, certains candidats ne prennent même plus la peine de récupérer leur diplôme, convaincus qu’il ne leur servira à rien. Pourtant, son obtention implique des frais non négligeables. Le ministère de l’Éducation nationale fixe ces montants à « 10 000 F CFA pour un candidat libre gabonais, 15 000 F CFA pour un non-gabonais scolarisé dans un établissement public ou privé laïc, et 20 000 F CFA pour un expatrié non scolarisé ». Pourquoi alors investir de l’argent dans un diplôme qui, en pratique, semble avoir perdu son utilité sur le marché du travail ?
Nos parents témoignent pourtant avec fierté de l’importance qu’avait autrefois le CEPE. Pourquoi aujourd’hui est-il réduit à un simple ticket d’entrée pour le collège ? Pourquoi se limite-t-il à flatter l’égo des élèves en fin de primaire, sans ouvrir de véritables perspectives comme le BEPC, le BAC, le BTS, la Licence ou le Master ? La question mérite d’être posée. Et surtout, elle mérite une réponse.
GMT TV