Fonds de Solidarité Africain : entre transition énergétique et accès limité aux financements

Réuni le 4 septembre 2025 sous la présidence du ministre d’État Henri-Claude Oyima, le Conseil des gouverneurs du Fonds de Solidarité Africain (FSA) a mis en lumière les défis auxquels l’Afrique fait face : transition énergétique, crise géopolitique mondiale, barrières douanières et difficultés d’accès aux marchés financiers. Dans ce contexte, le FSA se positionne comme un instrument clé pour soutenir l’industrialisation et la diversification des économies africaines.
Un contexte international défavorable. Les gouverneurs ont rappelé que la quatrième session du FSA se tenait à un moment charnière de l’économie mondiale. La prolongation de la guerre russo-ukrainienne perturbe les chaînes d’approvisionnement, tandis que les barrières douanières imposées par les États-Unis compliquent l’accès des pays africains aux marchés internationaux.
À ces tensions s’ajoutent les contraintes liées à la transition énergétique : alors que le continent dispose de ressources considérables, ses besoins en infrastructures restent criants et les financements se raréfient. L’Afrique fait face à un paradoxe : une industrialisation nécessaire mais freinée par la dépendance aux énergies fossiles et par l’insuffisance des ressources disponibles.
Le FSA, un rempart face aux blocages financiers
Face à ces défis, le FSA a approuvé en 2024 près de 871 milliards de FCFA de garanties, mobilisant 1 560 milliards de FCFA de financements pour des projets structurants. En se plaçant en partenaire de confiance, noté Investment Grade par Moody’s, le Fonds permet aux États membres d’accéder à des capitaux qu’ils peinent à lever seuls sur les marchés internationaux.
« Le FSA doit être un accélérateur d’intégration et un instrument de résilience face aux chocs mondiaux », a rappelé Henri-Claude Oyima, soulignant que la crédibilité du Fonds est un atout majeur pour sécuriser les investissements et accompagner la transition énergétique du continent.
Une réponse à l’urgence de l’industrialisation
L’enjeu est clair : sans financement massif et fiable, les ambitions de diversification économique et d’industrialisation resteront lettre morte. Le FSA s’impose donc comme un outil stratégique, capable de transformer les contraintes en opportunités et de soutenir des projets créateurs de valeur et d’emplois.
La prochaine session ordinaire du Conseil des gouverneurs, prévue à Libreville en juin 2026, sera l’occasion de mesurer les progrès réalisés et d’adapter les réponses aux défis d’un monde en mutation rapide. Pour l’Afrique, la bataille du financement conditionne celle du développement.
GMT TV