Fonction publique : l’intérim ministériel à l’origine du « désert » observé au cabinet ?
Lors de sa visite inopinée au ministère de la Fonction publique et du Renforcement des Capacités, le lundi 15 décembre, le président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, a dénoncé l’absentéisme massif des agents. Un constat sévère arc-bouté sur des bureaux vides et une administration en souffrance. Pourtant, au-delà de cette critique légitime, des sources internes pointent le mécanisme d’intérim.
Depuis la démission de 18 membres du gouvernement pour incompatibilité avec leur nouveau mandat parlementaire, plusieurs portefeuilles ministériels, dont celui de la Fonction publique, sont assurés par intérim. François Ndong Obiang, ministre de la Réforme et des Relations avec les Institutions, cumule ainsi cette responsabilité avec d’autres. Selon des témoignages concordants au sein du ministère, le ministre intérimaire, dès sa prise de fonctions, aurait été clair avec le cabinet du ministre titulaire précédent.
La fonction publique s’appuiera sur les opérationnels !
Le ministre par intérim aurait annoncé aux membres du cabinet sortant, qu’il ne travaillerait qu’avec les « opérationnels ». C’est-à-dire les agents permanents rattachés au département, et non avec les collaborateurs politiques. Résultat immédiat, ces conseillers et chargés d’études, pourtant essentiels au fonctionnement quotidien, se sont retrouvés sans affectation. Contraints de rentrer chez eux. Logiquement il étaient absents lors de la visite présidentielle, contribuant à l’image de « désert » décriée par le chef de l’État.
Cette situation n’est pas isolée puisque la pratique veut que chaque ministre configure son cabinet selon ses besoins en compétences spécifiques. À chaque changement, les cabinets sont souvent renouvelés, parfois intégralement, pour s’adapter à la vision du nouveau titulaire. Or, en période d’intérim, les ministres par intérim préfèrent souvent s’appuyer uniquement sur leur cabinet d’origine et les structures administratives permanentes, évitant de maintenir plusieurs équipes parallèles. Cette approche, bien que pragmatique pour limiter les doublons, crée un vide temporaire dans les ministères concernés.
L’absentéisme relevé au ministère de la Fonction publique ne relèverait donc pas d’un manque de discipline chronique du cabinet, mais d’une conséquence directe de cette transition gouvernementale prolongée. Même si d’autres agents publics ont bel et bien des attitudes incompatibles avec la dynamique impulsée par Brice Clotaire Oligui Nguema qui mise sur une administration en activité. Face à cette réalité, il appartiendrait au président de la République, chef du gouvernement, de procéder à une recomposition de l’exécutif. Cela permettrait aux agents concernés de reprendre leurs postes et d’assurer la continuité des missions urgentes.









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